Il s'agit de les étudier ici non pas du point de vue de l'urbanisme, mais du point de vue administratif. Les provinces sont subdivisées en cités, qui sont les plus petites unités administratives, sortes de petits états comprenant une ville chef-lieu et un territoire plus ou moins grand : s'il est petit, il n'y a pas d'autres villes, mais seulement des villages, des fermes, des sanctuaires isolés ; s'il est grand, il peut y avoir plusieurs petites villes à côté du chef-lieu. Il faut comprendre cité au sens politique, c'est un corps politique qui a des citoyens et des institutions locales, et pas seulement au sens urbain, la ville groupement de demeures où habitent des citadins.
On a dit que l'empire romain était une mosaïque de cités, ce qui n'est pas tout à fait vrai, car certaines provinces connaissent toujours à côté des cités des populations vivant à l'état de tribu, avec des chefs coutumiers, par exemple en Maurétanie tingitane ou césarienne. Mais dans de nombreuses provinces, la mosaïque est vraiment complète, et il n'y a que des cités dans leur territoire, par exemple les provinces de Gaule.
Nous ne verrons pas ici la distinction entre cités pérégrines, cités latines, et cités romaines. La question va donc être celle de leur rôle administratif, qui est double : la cité s'administre elle-même, de façon assez autonome ; et la cité joue aussi le rôle de rouage administratif au service du pouvoir impérial, sous la direction du gouverneur et du procurateur. Mais avant d'étudier ce double rôle, il faut voir d'abord leurs institutions.
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A. Le peuple
Son rôle n'est pas facile à évaluer, en Gaule, on ne le voit guère, dans certaines cités, en Afrique ou en Asie mineure, le peuple élit les magistrats, ou au moins il les acclame avant ou après leur désignation par le conseil, mais de toutes manières, il n'a pas la maîtrise des élections car il vote sur les noms que le président lui propose. Son rôle semble au mieux électoral, en tous cas, et pas législatif.
Cependant, il a l'occasion de former un corps de population et prendre conscience de soi dans les cérémonies publiques : les fêtes, les spectacles surtout. Ces grands rassemblements mettent en présence le peuple et les dirigeants, et offrent des possibilités de manifestation ou de pression, poussant par exemple les dirigeants qui financent les jeux à des dépenses plus grandes (...)
[...] En principe, il y a une hiérarchie des magistratures, et chaque fonction n'est occupée qu'une fois et qu'un an. Seuls les plus riches des décurions deviennent magistrats. La désignation se fait soit par vote de la curie, soit par tirage au sort entre les candidats, soit par cooptation, soit même en tenant compte des "suffrages" du peuple : en fait une rotation sans grande surprise. En tous cas, on voit que les cités sont autonomes, en ceci qu'elles désignent elles-mêmes leurs dirigeants, sans que le gouverneur intervienne. II) Les Ressources des citÉs A. [...]
[...] HISTOIRE ANCIENNE Les cités du point de vue administratif Introduction. Il s'agit de les étudier ici non pas du point de vue de l'urbanisme, mais du point de vue administratif. Les provinces sont subdivisées en cités, qui sont les plus petites unités administratives, sortes de petits états comprenant une ville chef-lieu et un territoire plus ou moins grand : s'il est petit, il n'y a pas d'autres villes, mais seulement des villages, des fermes, des sanctuaires isolés ; s'il est grand, il peut y avoir plusieurs petites villes à côté du chef-lieu. [...]
[...] Jacques et J. Scheid, Rome et l'intégration de l'empire, tome 1. Les structures de l'empire romain, Paris ch stt p. 225-245. F. Jacques, Les cités de l'Occident romain, documents traduits et commentés, Paris p. P.Veyne Le Pain et le Cirque, Paris, Le Seuil p. [...]
[...] Mais avant d'étudier ce double rôle, il faut voir d'abord leurs institutions. Le gouvernement des citÉs Qu'elles soient pérégrines, latines, ou romaines, elles se ressemblent beaucoup dans leur gouvernement. Partout on trouve un conseil, et des magistrats, qui ont les véritables responsabilités, avec un rôle réduit pour le peuple. A. Le peuple Son rôle n'est pas facile à évaluer, en Gaule, on ne le voit guère, dans certaines cités, en Afrique ou en Asie mineure, le peuple élit les magistrats, ou au moins il les acclame avant ou après leur désignation par le conseil, mais de toutes manières, il n'a pas la maîtrise des élections car il vote sur les noms que le président lui propose. [...]
[...] On aboutit donc à la constitution dans chaque cité d'une espèce d'aristocratie locale, de classe dirigeante héréditaire qui forme une petite noblesse à côté de la grande noblesse des sénateurs et des chevaliers, et qu'on appelle parfois l'ordre curial. Font partie de cette catégorie non seulement les membres de la curie, mais aussi leurs familles. Ils ont des honneurs : places privilégiées au théâtre, dans les banquets. Ils ont des privilèges en matière de justice : ne pas subir la même procédure d'instruction (tortures) et les mêmes condamnations (peine de mort, coups de fouet) que les gens du peuple. C. [...]
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