A la veille de la conquête romaine, la Bretagne était peuplée de tribus celtophone de l'âge du fer, que l'on peut diviser en groupes ayant certaines caractéristiques culturelles communes :
- dans le sud et l'ouest de l'Angleterre existait la "culture des Hillforts", oppida entourées d'enceintes qu'habitaient les tribus, mais qui malgré leur nom ne se trouvaient pas toujours au sommet d'une colline. Leur organisation était vraisemblablement caractérisée par la présence d'un chef ou roi à la tête d'une triple hiérarchie comprenant guerriers nobles, agriculteurs, artisans, et une importante population de serfs.
- dans l'est et le centre, la population habitait des villages non fortifiés et des fermes isolées.
- dans le nord et le nord ouest, il n'y avait aucun regroupement social et il n'existait que des fermes isolées (...)
[...] Londres devint le centre administratif de la région, et semble avoir servi de résidence au procurateur et peut être au gouverneur lui même. Si le détail des opérations est mal connu, le succès semble indéniable, au point que la XIVe légion soit retirée en 66-67. Seul trouble notable : les Romains durent intervenir pour secourir la reine des Brigantes, Cartimandua, chassée par son mari, Venutius. Selon Tacite, Venutius récupéra le royaume et Rome la guerre. Mais il ne s'agissait pas véritablement d'une révolte contre Rome, mais plutôt d'une querelle interne dont les Romains tirèrent profit dès la fin de la guerre civile. [...]
[...] Apparemment, le nord n'était toujours pas soumis, puisque Marc Aurèle dut envoyer Calpurnius Agricola contre les Bretons : ce gouverneur semble avoir redéployé d'importants moyens militaires dans le nord de l'Angleterre, avec la frontière à nouveau installée sur le mur d'Hadrien, renforcée par quelques postes avancés plus au nord. Sous Commode, d'autres guerres éclatèrent en Bretagne, décrites par Dion mais mal connues. Ulpius Marcellus remporta la victoire en 184, et Commode Imperator pour la 7e fois put rajouter l'adjonction Britannicus à ses nombreux titres. A la suite de ça, ce fut l'armée romaine elle-même, et non les indigènes, qui s'avéra la principale source de troubles en Bretagne. Priscus, un légat de légion, fut élu empereur par ses troupes, mais refusa cet honneur plutôt compromettant. [...]
[...] Le succès de la campagne contre les Silures menée par Quintus Veranius donna un nouvel élan à la conquête. II. La révolte de Boudicca et ses séquelles A sa mort en 60 ou 61, le roi des Icéniens, Prasutagus, sans doute dans l'espoir de protéger son peuple, donna la moitié de son royaume à Rome, et l'autre moitié à sa femme Boudicca et à ses 2 filles. La suite des événements ne nous est connue que par Dion Cassius et Tacite : le procurateur Catus Decianus aurait mis trop de zèle à tenter de récupérer la part de l'héritage qui revenait à Rome, et devant les protestations de Boudicca, ses soldats auraient violé la reine et fouettés ses filles. [...]
[...] La question de la division de la Bretagne en 2 provinces distinctes est un problème qui n'a pas été résolu. Hérodien la situe en 197, mais il semblerait que la création de 2 commandements distincts n'ait eu lieu que quelques années plus tard. Guerres et invasions qui touchèrent le continent dans la première moitié du IIIe siècle n'eurent que peu d'incidence en Bretagne, isolée et protégée par la Manche. L'île fit partie de l'Empire dissident des Gaulois de 260 à 274, puis devint, sous Carausius puis sous Allectius, un territoire indépendant, jusqu'en 296. [...]
[...] Les tribus n'avaient donc plus rien à perdre. Catus Decianus n'envoya que 200 soldats, pour réprimer ce qui paraissait être un soulèvement mineur des Icéniens, Suetonius et le gros de l'armée étant alors à plus de 350km, dans le nord du pays de Galles. Catus Decianus put prendre la fuite vers la Gaule, mais Colchester fut complètement brulée tandis que les derniers vétérans mourraient en tentant de protéger le temple de Claude (la destruction fut telle que des fouilles récentes dans le centre de Colchester montrent des traces d'incendie). [...]
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