Apport de Sheid : dans la préface de la deuxième édition de sa synthèse sur religion et piété à Rome, il se demande pourquoi étudier les religions de l'antiquité qui par définition sont inactuelles, voire hors jeu. Il souligne le paradoxe que tout en étant récusées elles sont sans cesse invoquées comme fondatrices, elles sont continuellement repensées et reconstruites. Fantasme de l'archétype particulièrement dangereux en ce qui concerne la religion puisqu'on puise dans le passé des principes religions qui n'ont jamais existé pour fonder une tradition. Il faut comprendre le principe d'altérité, c'est-à-dire que les Romains n'ont pas le même rapport à la religion que nous : « il faut décoloniser la religion romaine » (Sheid).
Trois grands préjugés :
- Idée reçue des années 30. Un courant d'historien jette sur la religion de Rome un regard infantilisant. Les cultes romains étaient primitifs, reflets d'une religiosité frustre.
- Idée que les Romains étaient fondamentalement étrangers à la « piété authentique », piété intérieure, piété sous-entendue du type judéo-chrétienne. Idée d'une religion dégradée et d'un vide spirituel entre la Grèce classique où existaient une forme de religion et le christianisme.
- Préjugé plus actuel, des années 70 à nos jours : la religion romaine aurait été globalement une religion en crise. Le culte poliade aurait été progressivement remplacé par des cultes plus spirituels.
[...] Dans la sphère privée c'est considéré comme une crainte superstitieuse. II. La communauté culturelle : religion et politique Sua cuique civitati religio est ( ) notra nobis (Cicéron, Pro Flacco) : chaque cité a sa religion et nous avons la nôtre. La religion romaine est inséparable d'un triple espace : a. Géographique : le pomerium. Le culte romain est d'abord fondé à l'intérieur du pomerium, enceinte sacrée de Romulus. Culture > colo, cultiver, et par extension honorer une divinité attachée à un lieu. [...]
[...] Ce sacrifice peut être répété à l'infini jusqu'à que la pureté rituelle soit parfaite. L'orthopraxie est garante du salut de la res publica toute entière et la codification du rite possède une valeur symbolique très forte qui permet de trouver le juste équilibre dans les relations entre les hommes et les dieux Une sensibilité au mystère de la présence divine (Pline). Derrière ce formalisme on a pu percevoir une certaine forme de sensibilité. a. Essai de typologie. On peut distinguer les numina (numen au singulier), le sacer, et les monstra, portenta, prodigia. [...]
[...] Problématique : la religion romaine est-elle une simple orthopraxie (capacité à réaliser de manière scrupuleuse (orthos) un rite (praxis)) ? A Rome, faire c'est croire Sheid I. Piété et orthopraxie Le sacrifice (suovetaurilie). Procession et praefatio. En l'absence de dogme la religion romaine se définit par un ritualisme dont l'élément central est le sacrifice. Un sacrifice peut être public, mais aussi privé. Ces deux types de sacrifices vont avoir lieu dans des endroits différents : devant le temple / dans l'atrium d'une domus. [...]
[...] On rend un culte aux lares dans le laraire, qui comprend des statuettes et sur lesquels pouvaient être déposés des sacrifices. Le genius fait partie de la famille, il renvoie à la divinité individualisée du pater familias. Ce genius était célébré en même temps que les lares dans le laraire de chaque maison. Les pénates sont les divinités du garde-manger. Le penus est le sellier, le garde-manger. Ils sont donc les garants de la survie alimentaire de la famille. Ascagne emporte avec lui les pénates : petites statuettes en terre cuite. Il y avait aussi des pénates publics. [...]
[...] Ex : flamines. Celui de Jupiter portait des vêtements particuliers (rouges, sans nœuds), doit dormir avec les pieds enduits de boue, nourriture particulière. Ex : les vestales. Elles sont l'incarnation de la déesse Vesta et soumise à des obligations très contraignantes dont notamment préserver sa virginité. La condamnation était d'être enterrée vivante (pour ne pas qu'elle soit mise à mort par la main de l'homme qui serait sinon sacer.) Ex : le général le jour du triomphe (visage peint en rouge, habillé en rouge à la façon de Jupiter Capitolin). [...]
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