La vie politique prend une physionomie nouvelle parce que celui qui domine la vie politique a été vainqueur dans tous les domaines de son activité. Sylla a été victorieux dans les provinces, dans la capitale romaine et en Italie.
Il a donc la haute main sur l'état et sur la vie politique. Le régime s'est installé dans un climat de terreur : il n'y a pas d'opposition en capacité d'exercer une forme de contre poids au régime syllanien.
[...] Autre changement : c'est que les grands hommes de cette aristocratie avaient assumé de grands commandements militaires sur le temps long, ils y étaient beaucoup mieux préparés y compris techniquement. Ces commandements outremer les éloignaient durablement de la vie politique dans la capitale. Ils vivaient de longues années loin de Rome et loin de leur famille. Ces grands chefs militaires s'étaient enrichis personnellement dans des proportions jamais atteintes. Le butin leur avait profité un peu, ils allaient dans les provinces comme gouverneur réaliser des profits illicites, licites. La carrière politique crée des formes d'enrichissement dans des proportions jamais connues. Que restait-il du mérite des aristocrates ? [...]
[...] Les premières réformes vont porter sur l'équilibre entre Sénat et comices, sur les magistratures elles-mêmes et les pouvoirs concédés à certains magistrats, comme notablement les tribuns. Un autre grand enjeu de cette dictature constituante c'est la réforme des tribunaux. Depuis plusieurs dizaines d'années se sont essentiellement les chevaliers qui consistaient les jurys dans les tribunaux. Il s'agissait de cours de justice permanente et l'ordre équestre avait un pouvoir de contrôle, y compris sur le milieu sénatorial dans quelques-unes de ces cours de justice. [...]
[...] Cette richesse et cette prospérité même si elles touchent l'ensemble de l'Italie on voit des disparités régionales et des disparités entre le monde rural et le monde urbain. Le monde urbain est bien plus riche. Dans ce siècle où l'urbanisation s'accentue, Rome comme capitale devient progressivement à l'échelle de la méditerranée une mégalopole. Rome n'est encore pas comparable à Alexandrie, mais c'est une très grande ville à l'échelle méditerranéenne. Les préoccupations de son ravitaillement font prendre une ampleur importante dès les années 70 av JC. [...]
[...] Il faut prendre garde à la distorsion des sources antiques qui ont fait de ces quelques cas particuliers des cas emblématiques alors que le Sénat reconstitué ne contenait pas une majorité de soldats et d'officiers syllaniens (centurions). L'attention que Sylla porte au Sénat fait dire aussi que sa dictature ne visait pas à devenir une forme de monarchie. Sylla était en position de gouverner comme un autocrate. En réalité il restaure le régime sénatorial sur un modèle qui peut passer comme celui des premiers temps de la République. Ces finalités sont plus conservatrices ou restauratrices que des finalités révolutionnaires. [...]
[...] C'est une plèbe à qui il faut promettre des moyens de survie. Depuis l'époque des Gracques, la plèbe des villes de Rome et la plèbe de Rome comme ville étaient surtout composées de manoeuvres, de gens employés à la journée. Ce sont des manutentionnaires : des hommes qui se mettaient à la disposition de celui qui les embauchait au coup par coup et qui les payait le mieux. Cela avait des incidences sur la vie politique romaine. Cette masse indigente était auparavant tenue par le système censitaire des comices centuriates. [...]
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