Hypothèse simple de départ sur l'histoire des rapports entre Rome et ses sujets hispaniques : celle d'une intégration à marche forcée de populations qui ne la souhaitaient pas et avaient tendance à rejeter le modèle comme trop étranger à leur propre identité. Il y a donc erreur dans l'hypothèse, et il faut mieux pour étudier l'histoire de Rome et de l'Hispanie s'intéresser aux particularités d'une expérience installée dans la longue durée et inscrite dans un processus d'élaboration de nouvelles pratiques de gouvernement appliquées à des territoires désignés comme des provinces (...)
[...] Le processus d'intégration fut un ciment organique par lequel se maintenaient vivantes les cellules élémentaires qu'étaient les cités rassemblées autour de leur oppidum, terme qui désignait une ville d'origine indigène et proposait d'emblée l'image d'un agglomération fortifiée, protégée et cherchant les sites les plus escarpés. Il se distinguait de l'urbs, la ville romaine ordonnée. Les villes provinciales d'origine coloniale ont aussi été englobées dans la catégorie de l'oppidum, qui chez Pline désignait tout type d'agglomération urbanisée. Le point de vue indigène avait été assimilé et se combinait avec le regard du gouvernant. La ville était comprise comme l'œuvre des populations locales favorisée par la gestion romaine qui en avait facilité l'épanouissement. [...]
[...] L'Empire de Rome était le résultat d'un assemblage de peuples qui poursuivaient, sous cette égide, leur histoire. Aucun indice n'autorise à penser que l'attitude du conquérant ait été d'imposer à tout prix l'unité. Enfin, la violence a joué un rôle de premier plan. Rome a eu recours à l'attaque militaire, au massacre arbitraire, à la répression, aux destructions. Spoliations, confiscations, malversations et abus de pouvoir ont émaillé une histoire longue. Une administration séparée de la politique L'instrument écrit de communication était indispensable à la gestion des territoires impériaux. [...]
[...] Mais l'on note pourtant une forme de régionalisation des supports en fonction des ressources locales. L'affirmation d'un efficacité accrue du droit allait de pair avec le souci de l'intérêt général, confondu avec celui du pouvoir impérial. Provinces et patries La péninsule a connu un enrichissement relatif sous l'Empire. Dès la période républicaine, des villae sont attestées. La prospérité agricole a en outre tiré parti de l'ouverture des échanges et de leur intégration dans des circuits interprovinciaux, à destination des camps et de la Ville. [...]
[...] Or ces provinces ne sont pas conventionnelles : elles prennent en compte des réalités ethniques mais sont étrangères aux principes même de leur organisation théorique. Une acculturation sans unité Les vestiges que l'on trouve aujourd'hui sont nombreux, omniprésents, souvent monumentaux. Cela s'explique par différents arguments. Ils sont d'abord réalisés pour la première fois avec des techniques de construction mieux maîtrisés et sur une grande échelle (amphithéâtres, aqueducs) et expriment la domination et la puissance d'un pouvoir qui fut universel, celui de Rome. [...]
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