Présence, juive, Alexandrie, époque, hellénistique, occupation, romaine
De tout temps, l'Egypte a exercé un singulier attrait sur le peuple juif. En effet, terre d'exil ou véritable « maison de la servitude » cette nation fut une terre d'accueil des premiers sémites et conservent un rôle considérable dans la fondation même du judaïsme, la présence des premiers juifs d'Egypte étant attestée, comme nous le verrons dès le XVIIIème siècle avant notre ère. Ainsi, l'Egypte et le peuple juif ont une histoire commune qui remontent aux origines même de la religion sémite et ce fut, au regard de ce passé commun qu'émergea, sous l'impulsion d'Alexandre le Grand en 331 avant Jésus-Christ, l'un des pôles majeur de peuplement juif, en Egypte, à l'époque Hellénistique et sous l'occupation romaine, à savoir la cité d'Alexandrie.
[...] Ce déclin inéluctable s'explique par les différences politiques entre la monarchie hellénistique (Les Lagides) et l'Empire romain. Sous les Lagides, les Juifs font partie intégrante de la communauté des Hellènes Les conquérants romains, quant à eux, ne vont pas leur laisser de place car ils ne constituent pas ce que l'on peut appeler un peuple ou une nation on ne peut donc pas leur justifier le statut de citoyens A l'inverse, ils vont s'attacher à reconnaître les citoyennetés individuelles : par exemple un droit de cité à Athènes pour les Athéniens descendants des citoyens athéniens venus en Egypte au temps des premiers Lagides. [...]
[...] Cependant ils en furent libérer lorsque la puissance babylonienne s'évanouie devant celle du Perse Cyrus en 539 avant notre ère. Ce serait d'ailleurs sous la domination achéménide et plus précisément lors de l'annexion de l'Egypte, par Cambyse II, en 525, mettant fin à la dynastie saïte, qu'une nouvelle présence juive en Egypte est attestée. On sait, en effet, qu'au Vème siècle avant notre ère, une colonie militaire composée de contingents araméens et judéens était installé dans l'île d'Eléphantine, près de Syène. [...]
[...] Ceux-ci mettent alors en place une parodie de cette visite royale. Au lieu de réagir à cet affront envers un allié et ami de l'empereur régnant, le gouverneur Flaccus attise le problème en proposant de dresser des statues à Caligula dans les synagogues de la ville : les Juifs ferment donc leurs maisons de prière et Flaccus, par un édit les déclare étrangers à Alexandrie, elle n'est plus leur patrie et on pourra donc les déplacer comme on voudra. S'en suit alors un véritable pogrom des juifs. [...]
[...] La haine est telle que même l'historien Tacite va reprendre cette accusation comme quoi les Juifs portent envers le reste de l'humanité une haine farouche. Ainsi aux yeux de leurs agresseurs, en tant qu'ennemis, ils méritent de périr par le feu, moyen radical pour les empêcher de mener à bien leurs funestes projets. Ils infligeaient aux cadavres les pires traitements en les trainant par toutes les ruelles de la ville, jusqu'à ce que du cadavre ( ) il ne restât plus rien Les femmes et les notables ne sont pas épargnés. [...]
[...] Trajan soutient en effet la cause des Juifs Alexandrins sur le conseil de sa femme. Une ambassade alexandrine est envoyée à Rome, là le représentant Hermaïskos accuse de façon plus ou moins déguisée l'empereur de laisser les Juifs faire la loi à Rome : au détriment des Alexandrins qui sont du même bord religieux. On ne sait pas si celui-ci, comme ses prédécesseurs a été exécuté pour crime de lèse-majesté. Ce qui est sur, c'est que la relation entre les Juifs et le couple impérial va brutalement et tragiquement être interrompue avec l'éclatement de la révolte de 115. [...]
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