De la sorte, la plupart des concepts ayant forgé les idées politiques de l'Eglise au Moyen-Age ont été esquissés, voire même élaborés par les auteurs apostoliques ou les apologistes chrétiens. Ainsi, la théorie que développe saint Augustin dans La Cité de Dieu se trouve déjà évoquée dans les écrits de Tertullien ou de saint Cyprien. Aussi la pensée chrétienne primitive jette-t-elle les bases des débats et des concepts politiques postérieurs dominés par la lutte entre le pouvoir du pape et celui de l'empereur. (...)
[...] Pourtant, les persécutions ont amené de nombreux auteurs chrétiens à développer une vision diabolisée du pouvoir dans sa dimension de persécuteur. PARAGRAPHE La conception diabolisée de l'Empire persécuteur Les persécutions rappellent sans cesse aux chrétiens que leur patrie est au ciel. Néanmoins, saint Paul recommande une attitude dénuée de fanatisme et de sectarisme, même si elle exige un véritable héroïsme: "Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissezles, et ne faites point d'imprécation contre eux. [ ] Ne rendez à personne le mal pour le mal. [...]
[...] Mais, au IIIème siècle, éclate une crise sans précédent dans l'empire romain, crise qui atteint son paroxysme entre l'avènement de Dèce en 249 et celui de Dioclétien en 284. Les catastrophes militaires, suivies d'invasions dévastatrices, se succèdent, mettant en péril l'unité et l'existence même de l'Empire. Au service d'un Etat devenant totalitaire, une union sacrée doit rassembler tous les citoyens dans une même manifestation de pietas pour obtenir le secours des divinités protectrices de Rome. Les chrétiens en sont les victimes Hermas, Le pasteur, Similitudes I trad. [...]
[...] En fait, le destin final d'Israël qui justifie sa présente élection sera de se subordonner toutes les autres nations, afin de faire régner la loi de Yahvé dans l'univers entier. Un Roi, spécialement envoyé par Dieu, réalisera l'union terrestre, soit qu'Israël devienne alors le centre spirituel d'une humanité pacifiée, soit, au contraire, qu'Israël triomphe par le glaive, voire reste seule sur un sol définitivement purgé d'idolâtres et d'ennemis. PARAGRAPHE Les attitudes du christianisme à l'égard du monde juif Hegel, dans son projet pour "L'esprit du christianisme et son destin", développe l'idée selon laquelle l'éclatement de la religiosité juive a rendu possible l'émergence d'une nouvelle religion monothéiste réformée. [...]
[...] A l'affirmation de la toute-puissance divine, Celse répond que Dieu ne peut ni faire le mal, ni vouloir ce qui est contre nature. Il est lié à l'ordre immuable de l'univers, il ne peut pas en transgresser ou en suspendre les lois par ses interventions arbitraires que les chrétiens appellent miracles. Si l'univers est destiné à disparaître, c'est donc qu'il a été créé imparfait. Or les choses célestes restent éternellement dans l'ordre qui est le leur depuis l'origine; elles sont à tout jamais immuables et assujetties à une loi parfaite. [...]
[...] De plus, avec l'assimilation des cultes venus d'Orient, de multiples croyances aux démons ont fait irruption dans le monde occidental. Notamment sous l'influence du dualisme iranien, ces conceptions se répandent dans de larges couches de la population inculte, mais sont également adoptées par des écoles philosophiques, en particulier par les néoplatoniciens. Ainsi, pour Plutarque, les démons sont les intermédiaires entre les dieux et les hommes, des êtres participant à la fois de la nature matérielle et de la nature spirituelle, ne possédant pas une divinité sans mélange, et distribués par le monde comme gardiens et surveillants des choses humaines: ce sont de véritables fonctionnaires de la providence générale34. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture