Les origines des Japonais : le débat anthropologique

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Histoire du Japon ancien, Les origines des Japonais : le débat anthropologique, fiche de 6 pages



L'ensemble des théories concernant les spécificités culturelles ou raciales japonaises porte le nom de Nihonjin-ron ???? . Ces théories sont très variées, allant d'études les plus sérieuses aux plus fantaisistes (origine extra-terrestre, race humaine distincte?). Ces théories sont sensées étudier l'origine ethnologique des Japonais, mais sont souvent tournées vers une démonstration de l'originalité et de l'unicité japonaise. La notion de race japonaise est assimilée à l'idée de peuple, de société, voir d'Etat dans les discours les plus nationalistes. Ce discours identitaire (qui peut parfois s'inscrire dans une perspective plus vaste d'identité asiatique) présente un aspect culturel fort (démontrer une culture originale et homogène), mais dénote aussi un caractère ethnique original, une manière générale de penser les cultures de l'humanité. Par exemple, les manuels japonais présente la population française comme un ensemble de différents peuples : races celtes, germaines, latines?

Extraits

[...] La mitochondrie est une cellule primitive proche du noyau qui lui fournit de l'énergie. Son A.D.N. est circulaire et son code est plus simple. On peut facilement isoler une séquence de 15.000 caractères qui facilite les comparaisons. La mitochondrie est soumise en effet à des mutations rapides à 10.000 ans) qui ne se transmettent qu'en ligne maternelle. Ces études diffèrent donc des études sur le génome humain qui permettent de fixer des parentés sur des millions d'années. Ces travaux d'un vif intérêt, appuyés par la mise au point de modèles informatiques, ont démontré une origine africaine unique. [...]

[...] La deuxième explication est en faveur jusque dans l'après-guerre. Cependant, l'époque de Yayoi marque des changements vraiment profonds dans la civilisation, et dans l'organisation de l'Etat. Certains savants, en particulier ceux de l'Université de Kyûshû, restent dubitatifs. Plusieurs théories nouvelles voient le jour, dont la théorie des peuples cavaliers (kiba-minzoku 騎馬民族). Les tombes retrouvées à la fin de l'époque de Yayoi montrent une certaine importance du cheval. Cette nouvelle forme culturelle serait liée à d'importants mouvements de populations nomades connus dans la Chine de cette époque. [...]

[...] Il faut aussi remarquer qu'à l'époque, certaines familles nobles sont fières de revendiquer une origine étrangère, chinoise ou coréenne, qui imprime une certaine marque d'autorité ou de supériorité. Les Japonais sont alors en lutte contre des peuples barbares : les Emishi au nord, et les Hayato dans le sud de Kyûshû. La description de ces peuples a une importance dans la réflexion sur l'origine des peuples du Japon. Ces populations sont-elles différentes du peuple du Yamato ? Quoi qu'il en soit, elles sont rapidement absorbées. Le terme de shinkoku 神国 pays des Dieux est alors peu à peu élaboré et désigne l'archipel japonais. [...]

[...] Cela représente une vraie révolution dans la conception que les Japonais ont de leurs origines. On découvre aussi des corps anciens, baptisés Jômon-jidai- jin, ou Jômon-jin 縄文時代人 : ils sont caractérisés par une petite taille (1m60), une tête ronde, un nez épaté. Le fondateur de la chaire d'anthropologie de Tôkyô, notant des différences importantes avec les Japonais actuels, les présente comme des Aïnous. L'étude de périodes plus anciennes est rendue difficile par un sol très acide qui dissout rapidement les corps, ce qui raréfie les vestiges humains paléolithiques. [...]

[...] Ces populations seraient arrivées au Japon où elles auraient soumis les populations locales et fondé l'Etat du Yamato. Cette thèse fut scandaleuse à son époque, car elle contestait elle aussi la doctrine de l'unicité. Il faut admettre qu'elle reste fragile. Yanagita Kunio, l'un des fondateurs des études folkloriques (minzoku- gaku 民族学), s'oppose largement à une forte influence venue du continent, et s'appuie sur des signes culturels originaux : importance de la mer, architecture surélevée (plus proche de l'Océanie et du sud-est asiatique). [...]