Si notre regard se porte un instant sur les premières phases gestatoires de l'empire néo-assyrien – dont nous fixons les prémices à l'orée du règne d'Aššurnaszirpal II (883-859) –, nous constatons alors que guerre et conquête sont à ce point indissolublement liées qu'il nous paraît nécessaire d'y déceler le rôle effectif de la poliorcétique
[...] Fales F. M : Preparing for War in Assyria in J. Andrea, P. Briant et R. Descat (éds) : Economie antique : la guerre dans les économies antiques. Entretiens d'archéologie et d'histoire. [...]
[...] Motivations et justifications de la poliorcétique à l'époque néo-assyrienne Plan 1. Guerre de conquête et dynamique impérialiste 2. Les enjeux économiques : accaparement des richesses premières et contrôle des moyens de production 3. Les enjeux politiques : maîtrise du territoire et satellisation du pouvoir Bibliographie Bradley J. P : “Garrisoning the Empire : Aspects of the Constitution and the Maintenance of Forts on the Assyrian Frontier”, Iraq 59, pp. 77-87. [...]
[...] Nous irions même jusqu'à voir, dans certains sacs, la seule occasion de pouvoir payer les membres de cette armée permanente Cf. Malbran-Labat 1982 : 171- Les fouilles archéologiques de ce site levantin nous ont permis de constater que les Assyriens avaient la mainmise sur nombre des cultures locales en y développant notamment un important centre de production d'huile d'olive L'intégration des riches cités marchandes phéniciennes assurait aux Assyriens de pouvoir tirer profit des surplus investis dans le commerce des produits de luxe (ivoire, cèdre, bijoux, cosmétique ) dont la cour royale était très friande Nous n'avons pas cité un paradoxe essentiel sur lequel nous aurons l'occasion de revenir : celui qui confronte les massacres généralisés de citadins et les destructions totales de villes, rapportés par les inscriptions royales, et leur potentiel économique C'est-à-dire la création de provinces véritablement intégrées, politiquement et économiquement, à l'empire néo-assyrien. [...]
[...] Ce que nous appelons accaparement des richesses (fonctionnant alternativement par transfert total, ponction calculée et tribut honorifique) pouvait aussi bien concerner les matières premières disponibles dans une ville ou celles dont l'exploitation extérieure dépendait de cette dernière, que la production finie issue des ateliers industriels comme de l'artisanat spécialisé. Nous pourrions citer ici deux exemples : celui d'Ekron60, en Palestine, et celui des villes phéniciennes61. Ils nous permettent de toucher réellement du doigt les perspectives de développement économique liées à l'intégration de villes situées à la tête de réseaux commerciaux très porteurs. En outre, bien loin pourtant des richissimes cités, nous ne pourrions ne pas rapporter le cas des villes-grenier En effet, ces petites villes gravitaient de manière systématique autour des grands centres urbains. [...]
[...] 491- Guerre de conquête et dynamique impérialiste Si notre regard se porte un instant sur les premières phases gestatoires de l'empire néo-assyrien dont nous fixons les prémices à l'orée du règne d'Aššurnaszirpal II (883-859) nous constatons alors que guerre et conquête sont à ce point indissolublement liées53 qu'il nous paraît nécessaire d'y déceler le rôle effectif de la poliorcétique54. Nous savons en effet que, en temps de guerre, la ville était le seul refuge sûr55 pour les populations extérieures refusant un retour forcé au nomadisme. Aussi, verrions-nous ici précisément l'une des justifications fondamentales de la poliorcétique, à savoir que la condition sine qua non de l'annexion globale voire plutôt le maintien d'une aire d'influence comme cela fut le cas jusqu'à Tiglath-Phalazar III d'un territoire attaqué reposait sur le contrôle de ses cités. [...]
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