Le récit de la fondation de Rome et l'histoire de ses premiers siècles nous sont connus par des textes écrits de cinq à sept siècles plus tard. Les auteurs Tite-Live ("Histoire de Rome depuis la fondation de la ville"), Virgile ("Enéide"), Plutarque ("Vie de Romulus") et Denys d'Halicarnasse ("Antiquités romaines") nous fournissent l'essentiel des sources.
Rome aurait été fondée en 753 av. J.-C. par Romulus, lointain descendant d'Enée, héros de la guerre de Troie. Traçant à l'aide d'une charrue le sillon qui marque l'enceinte sacrée de la future ville, Romulus aurait tué son frère jumeau, Remus, qui avait osé la franchie en armes. Pour peupler d'épouses une ville qui en manquait singulièrement, il aurait ensuite procédé à l'enlèvement des femmes du peuple voisin, les Sabines, ce qui aurait provoqué une guerre.
[...] Mais la guerre de Troie survient et entraîne la destruction de la cité antique. Quelques Troyens rescapés du conflit, dont Enée et son fils Ascagne (ou Iule), prennent alors la mer à la recherche d'une nouvelle terre où s'installer. Leur périple les conduit en divers points du bassin méditerranéen, à Carthage en particulier, puis à l'embouchure du Tibre qu'Enée et ses compagnons décident de remonter. Là, ils vont s'arrêter à l'endroit ou le dieu Saturne se cache depuis qu'il a été dépossédé de sa couronne par son fils Jupiter. [...]
[...] La légende est embellie au Ier siècle av. J.-C. par la famille des Julii, qui prétend descendre de Iule (Ascagne), et dont César puis Auguste sont les deux figures les plus éminentes. Ainsi, cette famille peut s'honorer d'avoir des ascendances divines (Mars et Vénus) mais aussi affirmer sa volonté de refonder Rome. En dernier lieu, la légende s'inscrit dans une stratégie de filiation. Les Troyens font partie de la même civilisation que les Grecs malgré leur conflit dans l'œuvre d'Homère, dont Virgile se veut le continuateur. [...]
[...] Mais pour la diriger, il lui faut un roi. Les jumeaux s'en remettent donc aux dieux qui, par l'intermédiaire d'un vol d'oiseaux, choisissent Romulus. Celui-ci trace alors, à l'aide d'une charrue, le sillon qui définit les contours, l'enceinte sacrée derrière laquelle Rome va se développer (le pomœrium). Une dispute éclate peu après entre les deux frères. Remus, semble-t-il, franchit par bravade le sillon dessiné par Romulus (bafouant ainsi le caractère sacré de la future cité) qui aussitôt le tue. La critique historique L'interprétation du mythe: La fondation légendaire de Rome mêlant origines troyennes, gémellité et fratricide s'inscrit dans trois stratégies distinctes. [...]
[...] Tarquin le Superbe (534-509 av. J.-C.) étend la domination de Rome dans le Latium et en dehors, en soumettant en particulier les Volsques. Grand bâtisseur lui aussi, il termine la construction du temps de Jupiter sur le capitole engagée par son père et fait édifier le Grand Cirque (Circus Maximus). Tyrannique, Tarquin le Superbe est impopulaire. En 509, les Romains le chassent à la suite d'un nouvel excès de la famille royale. En effet, épris de Lucrèce, femme de Tarquin Collatin, le fils du roi tente de la séduire, mais il est repoussé. [...]
[...] A leur tête, Rome renverse la suprématie albine mais ne parvient pas à se substituer à Albe qui, rasée, voit ses habitants déportés venir grossir les rangs de la population romaine. Cet échec explique peut- être la colère de Jupiter qui, selon la légende, foudroie Tullus malgré son dévouement à Rome (construction de la Curia hostilia, lieu de réunion des sénateurs au pied du Capitole; création d'un droit d'appel auprès du peuple: la provocatio ad populum). Ancus Martius (640-616 av. J.-C.) est le deuxième roi sabin de Rome. [...]
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