De nos jours, lorsque l'on a gravi les pentes du Palatin et traversé le chaos des ruines de ce qui fut le palais des Empereurs romains, l'on parvient à une étroite plate-forme qui domine la vallée du Tibre. Cette plate-forme, naguère encombrée de terre accumulée par les pluies et de débris de sortes, est aujourd'hui dégagée, et sur le sol apparaît la trace d'un singulier village qui s'élevait en cet endroit il y a presque trois mille ans. Ce village, qui comprenait peut-être quelques dizaines de pauvres cabanes faites de branches entrelacées et soutenues par des piquets de bois, c'est aujourd'hui tout ce qui subsiste de la plus ancienne Rome.
Les Romains, fiers de leurs origines, aimaient à raconter qu'en ce lieu leur premier roi avait fondé leur ville. Ce roi, ils l'appelaient Romulus.
Il avait été le premier Romain. Il avait été élevé sur la colline même, par un berger, le bon Faust lus, qui l'avait recueilli, en même temps que Remus, son frère jumeau, alors qu'ils n'étaient encore tous deux que des nouveaux-nés abandonnés dans une corbeille d'osier, que le fleuve, alors en crue, avait déposée au pied du Palatin.
C'est que Romulus et Remus étaient d'origine royale. Ils étaient les enfants de la nièce du roi d'Albe. Elle les avait eus, disait-on, du dieu Mars lui-même, mais le roi craignait que ces enfants, un jour, ne viennent le détrôner. Alors, il les avait fait exposer sur la rivière, bien persuadé que le froid, le manque de soins, l'eau du fleuve ne tarderaient pas à le débarrasser de ces deux petits neveux inquiétants. Mais il avait compté sans la volonté des dieux. Le berceau flottant s'était échoué sur la rive, au sec ; une louve, l'animal de Mars, s'était couchée auprès des enfants et les avait réchauffés de sa chaleur, allaités de son lait. Enfin, ils avaient été recueillis par Faustulus, qui les avait emmenés dans sa cabane. Là, il les avait traités comme ses propres fils puis, comme il n'était pas sans soupçonner leur origine, il avait fini par leur révéler le secret de leur naissance.
[...] J.-C, il franchit, à la tête de son armée, la petite rivière du Rubicon (sur l'Adriatique, non loin de Ravenne), qui marquait la limite officielle de sa province. On assure que des présages extraordinaires l'encouragèrent alors ; on vit, paraît-il, un être d'une grandeur surnaturelle s'emparer d'une trompette et donner le signal aux soldats. César croyait à son étoile, et ses troupes avaient foi en lui comme en un dieu. Avec elles, il descendit lentement la route côtière de l'Adriatique ; les villes, une à une, se rendaient à lui. À Rome, les sénateurs, affolés, tentaient vainement de concentrer des troupes. On implora Pompée d'organiser la résistance. [...]
[...] Celui des royaumes asiatiques apprenait les douceurs d'une vie fastueuse et la toute-puissance de l'argent : là-bas, une société indolente, enrichie par les commerces de luxe, vivait à l'ombre de ses jardins, servie par des armées d'esclaves. Bien des Romains, qui avaient servi pendant la guerre contre Antiochus, étaient tentés de suivre cet exemple et, pour cela, de s'enrichir au plus vite, par tous les moyens. Caton comprit le danger. De toutes ses forces, il répéta que Rome ne devait pas perdre les qualités qui faisaient son originalité et, d'abord, continuer de fonder son économie sur l'agriculture. Pour persuader ses contemporains, il publia un petit livre, que nous possédons encore, et qui traite de l'Agriculture. [...]
[...] Au nord du Tibre commençait le pays étrusque. Nous savons à peine aujourd'hui ce que furent les Étrusques, ou plutôt nous les découvrons, installés en Italie centrale, vers le temps de la fondation de Rome, mais nous ne savons pas d'où ils venaient. C'était un peuple étrange, qui a laissé sur la terre italienne une trace durable. Pour nous, il est surtout le peuple qui a creusé des tombeaux magnifiques, que l'on retrouve, en nécropoles immenses, de Florence à Tarquinies, aux portes de Rome. [...]
[...] Le pouvoir du roi n'est que le reflet de la toute- puissance de Jupiter, aussi n'est-il pas étonnant que Romulus, lorsqu'il disparut du monde des vivants, fût considéré comme un dieu. Jamais, en effet, il n'avait été regardé comme un mortel tout à fait ordinaire. Il était le fils de Mars, cela est vrai, et par sa mère, se rattachait à Vénus, mais beaucoup de ses successeurs, de moindre naissance, n'en seront pas moins admis dans la familiarité des Immortels. [...]
[...] Par leurs cris, leurs larmes, elles émurent les combattants ; elles surent persuader à leurs pères que leurs maris, qui les avaient épousées, sans doute, en se passant de leur consentement, ne s'en étaient pas moins montrés délicats et respectueux ; et, comme il est naturel, elles préféraient être mariées que veuves. Les combattants, des deux côtés, finirent pas se tendre la main. On conclut un traité. Sabins et Romains ne formeraient plus qu'un peuple ; ils n'auraient plus qu'une ville, et les deux rois, Romulus et Tatius, régneraient ensemble, en partageant le pouvoir. Heureusement pour Rome, Tatius ne tarda pas à mourir, ce qui évita sans doute des luttes sanglantes. [...]
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