L'expression « Antiquité » renvoie à un passé lointain, c'est-à-dire aux strates inférieures de notre Histoire. Ces strates sont exhumées grâce aux sources littéraires et surtout grâce aux fouilles. Il faut savoir que l'archéologie nous livre uniquement des traces matérielles et non l'explication de ces traces. Le terme « national » est beaucoup plus connoté.
Le concept de nation est évidemment un terme abstrait car à la fois politique, sociologique et presque philosophique. Une nation peut être définie comme un ensemble d'habitants d'un territoire donné qui sont soudés par une Histoire et des valeurs communes, cet ensemble se reconnait dans ses valeurs.
En outre, ils entretiennent la fierté de cette appartenance à une communauté donnée, surgit alors un sentiment patriotique qui participe de cette cohésion nationale. La notion de nation est très contemporaine, notamment dans un moment de l'histoire française nécessitant une cohésion nationale pour regrouper des régions et des hommes dans une identité forte qui se traduit politiquement par un régime structurant : la République.
L'expression d' "Antiquité nationale " renvoie à nos ancêtres les Gaulois et plus précisément à Vercingétorix ainsi que ces fiers compagnons de la résistance gauloise. Dans cette idéologie véhiculée par le terme d'"Antiquité nationale", on cherche à prouver que notre sol a été peuplé jadis par des hommes unis, autrement dit par un peuple qui correspondait à ce territoire et qui en été même issu, ils étaient autochtones. Ce peuple représenterait une nation gauloise.
On peut développer l'idéologie d'héroïsme et de courage, car ce peuple résista jusqu'au bout à l'envahisseur romain, certains ayant défendu ce sol jusqu'à la mort.
Ce passé glorieux, cette unité ancestrale de peuplement et cet ancrage dans un territoire sont des moyens de légitimation. Ce sont autant de preuves que nous avons droit à ce territoire aussi loin que le souvenir remonte. Ce peuple uni et soudé peut aspirer à être une véritable nation. Toute la légitimité de la troisième république repose sur cette Histoire et la revendication de nos antiquités nationales.
Le cours consistera à montrer que ce mythe est en partie faux. En réalité, dans la période de protohistoire, on entre discrètement dans l'Histoire avec les premiers textes. A cette période, la Gaule n'existe pas. Le mot gallia et le mot galli sont des mots latins qui ont été initiés par Jules César dans le Belum Gallicum, soit le commentaire sur les guerres des Gaule : « Le peuple qui dans sa langue se nomme "celte" et dans la nôtre "gaulois" ».
D'après César, les habitants de la Gaule se disaient eux-mêmes celtes alors qu'ils n'avaient pas de mots pour se définir. Celtoi était un mot employé par les Grecs, le mot grec pour désigner les peuples celtes ayant migré en orient était galatai. Le terme Celtoi est employé pour la première fois par Hérodote dans l'Historia (II, 53) signifiant l'Enquête. Les Romains ont repris est transformé le terme galatai en galli.
En réalité, aucun mot celte n'existait pour désigner un ensemble de communautés qui n'avaient ni unité géographique, ni unité linguistique et encore moins d'unité politique. La nation gauloise est donc un mythe créé par César.
[...] Il y a cependant des transformations importantes en Gaule à partir de la seconde moitié du IIème siècle avant J.C. Si l'ensemble de l'économie continue de s'affirmer sur le plan agricole, c'est surtout sur le plan artisanal et commercial que se manifeste ces changements. Le développement des échanges est facilité par les grecs qui vont introduire la monnaie en Gaule, en particulier par l'aide des gaulois mercenaires qui revenaient les poches pleines de monnaies en or et en argent. L'usage de la monnaie va faciliter les échanges et permettre d'intégrer ce monde celtique au grand courant du monde méditerranéen. [...]
[...] On voit ainsi un certain nombre de notables romains être romanisés, qui assoient leur domination sociale sur leurs congénères. Le grand-père d'un historien nommé Trogue Pompée était un voconce qui avait suivi Pompée en Espagne, de fait il avait été fait citoyen romain par Pompée qui avait été assez libérale dans l'octroi de la citoyenneté romaine. On le voit, les élites locales gauloises sont capables d'user des ressorts juridiques, qu'ils ont déjà connus par le contact avec les grecs, contre en particulier les gouverneurs. On voit, dans la première moitié du Ier siècle avant J.-C. [...]
[...] Il s'agissait de trouver des relais chez des gens de son niveau social, allant d'hospitalité en hospitalité. Les commerçants et les marchands avaient leur propre relais de solidarité, tout était très cloisonné entre les catégories. Le réseau fluvial Très souvent, les marchandises transitaient par l'eau. On associe également les deux modes de transports avec un intermédiaire par voie de portage sur terre, comme entre le Rhône et la Loire. Certains fleuves sont très utilisés, comme la Loire, avec des bateaux à fond plat ou des radeaux pour transporter les pierres, les marbres venant du midi, les cargaisons de vin Les ports fluviaux sont très développés, ils sont au carrefour de voies terrestres et de voie fluviale comme Lyon, Lutèce ou Bourges. [...]
[...] C'est un moyen de promotion sociale puisque si la récolte est bonne, ils peuvent se faire construire un habitat. Le deuxième type correspond à la moyenne et la petite propriété. Cela est très difficile de les distinguer face à l'absence d'acte notarié. Dans ces cas, les statuts se chevauchent, on trouve de petits propriétaires exploitants ou bien des tenanciers qui cultivent pour un autre tout en conservant une partie du travail pour vivre. L'autre catégorie plus fragile est celle des ouvriers agricoles salariés itinérants, ils ne sont attachés à aucun domaine. [...]
[...] Massalia avait soutenu Rome contre Hannibal, elle appuie sa diplomatie dans la région et lui permet d'avoir un pied en Gaule puis de s'implanter. Vraisemblablement, elle lui retourne une part de son très profitable commerce, Massalia achète donc la protection de Rome. En échange, la colonie va appeler plusieurs fois à l'aide Rome. En 181 avant J.-C. elle appelle Rome à l'aide contre les pirates ligures qui attaquent ses convois commerciaux. Ensuite en 154 avant J.-C. elle l'appelle contre les assauts de peuples celto-ligures entre Antipolis et Nikaia. [...]
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