La délimitation dans le temps de l'Empire byzantin a toujours été flottante. Non pour la date de sa fin : l'Empire est mort avec son dernier souverain, Constantin XI, au matin de la chute de Constantinople, le 29 mai 1453, sur la brèche de la porte Saint-Romain. C'est sa date de naissance qui est controversée, quoique les Byzantins n'aient jamais eu là-dessus d'hésitation : pour eux, leur Empire date du règne d'Auguste.
Il y a du vrai dans cette conception : dans l'évolution qui mène à travers quinze siècles du princeps au dernier basileus, on discerne bien des mutations plus ou moins brusques, mais jamais de véritables ruptures. Au XVIIIe siècle, on ne voyait dans l'histoire grecque du Moyen Âge que l'interminable prolongement d'une décadence commencée avec le Bas-Empire.
Les deux éléments essentiels à l'aide desquels s'est formée la monarchie de caractère proprement byzantin apparaissent dès le règne de Constantin. Le premier est la fin du conflit entre le christianisme et le pouvoir impérial ; il faudra moins d'un siècle depuis les édits de Tolérance pour qu'une étroite alliance de l'un et de l'autre devienne une des bases de l'État.
Le second est l'existence, à partir de 330, d'une « nouvelle Rome » dans la partie orientale de l'Empire : romaine en effet par ses institutions, elle est grecque par son peuplement, sa langue et sa culture ; et c'est par elle que le monde grec recevra enfin l'organisation politique puissante qu'il n'a encore jamais connue.
Et ce rôle politique de Constantinople se double d'un rôle stratégique que la Rome impériale n'avait pas joué : à l'Empire assiégé de toutes parts, elle servit souvent de donjon, imprenable jusqu'en 1204. Cette monarchie orientale et romaine, fortement centralisée, profondément chrétienne, centrée sur le domaine grec, n'apparaît pleinement constituée que sous Héraclius.
Mais il est légitime d'en faire remonter l'histoire à l'époque où la séparation définitive des deux parties de l'Empire constantinien, après la mort de Théodose Ier (395), va mettre les souverains de Byzance aux prises avec des problèmes propres à la pars orientalis, problèmes qui les amèneront, comme malgré eux, à transformer l'État romain en État byzantin.
[...] Elles forment plusieurs cycles rattachés aux grandes familles de la noblesse militaire et provinciale. Mais celles qui nous sont parvenues, constamment transformées au cours des âges, sont aujourd'hui très difficiles à dater. L'âge d'or (1025-1204) Au point de vue de la culture, le siècle des Comnènes commence en fait avec le déclin de la dynastie macédonienne, après la mort de Basile II (1025) ; durant le long règne du plus grand souverain byzantin, sorte de moine-soldat peu ami des lettres, Byzance subit une éclipse intellectuelle. [...]
[...] Si le rôle de Constantinople fut, sans nul doute, primordial dans l'élaboration de l'art byzantin et dans sa diffusion, il faut se garder d'attribuer à la capitale toutes les œuvres de bonne qualité. Là, comme ailleurs, plusieurs niveaux de production artistique coexistèrent, en fonction du milieu social des commanditaires. C'est au IVe siècle, avec la Paix de l'Église et le transfert de la capitale de l'Empire romain sur les rives du Bosphore, que commence l'histoire de l'art byzantin, art qui doit certaines de ses caractéristiques les plus essentielles aux structures politiques et religieuses de cet empire autocratique et chrétien. [...]
[...] Il est commode, bien qu'évidemment arbitraire, de fixer le début de l'âge byzantin de la littérature grecque à la date où l'on fait traditionnellement commencer l'Empire byzantin. Mais on ne perdra pas de vue le fait que la mort de Théodose Ier ne correspond à aucune coupure, à aucun événement intellectuel nouveau. En fait, la pensée grecque, si largement christianisée qu'elle fût déjà au début du Ve siècle, a mis encore plusieurs générations à acquérir tous les caractères qui l'ont rendue proprement byzantine. [...]
[...] Cette recherche d'une polychromie chatoyante restera, au cours des siècles, l'une des principales caractéristiques de l'orfèvrerie byzantine. Les objets parvenus jusqu'à nous sont surtout des bijoux (colliers, croix, amulettes, médaillons, bracelets, bagues, agrafes, boucles d'oreilles, ceintures), généralement retrouvés dans des trésors enfouis dans la terre par leurs propriétaires (trésors de Chypre, de Mersin, de Mytilène, etc.). Pour la technique et le style, les Byzantins s'inspirèrent de la bijouterie romaine, mais ils supprimèrent progressivement, au VIe siècle, les motifs païens pour les remplacer par des symboles chrétiens. [...]
[...] La raison en est d'abord dans la nécessité de protéger les routes commerciales. Byzance ne pouvait ni laisser la Méditerranée et ses villes côtières exposées aux pirateries arabes, ni tolérer l'existence d'un Empire bulgare qui, installé à la fois sur le Danube et sur les côtes dalmates, menaçait de couper la route de Venise et la voie terrestre menant en Russie du Sud. En Asie, en revanche, c'est Byzance qui se montra agressive et conquérante, et cela pour des motifs divers : la volonté de maintenir sa prépondérance en Arménie et dans le Caucase, un certain esprit de croisade animé par un patriarcat plus puissant que jamais, et surtout le besoin de terres. [...]
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