L'importance des statuts juridiques se reflète chez de Pline l'ancien, qui recense brièvement la répartition des cités et leur hiérarchie : 175 cités en Bétique, 45 en Lusitanie et 179 en Espagne citérieure.
[...] En Bétique, la municipalisation fut largement majoritaire parmi les cités devenues latines à l'époque flavienne (18 attestés et 11 probables). En Lusitanie on en dénombre entre 1 et 6 possibles et en Citérieur municipes flaviens surs et 2 hautement probables. La phase flavienne fixa donc durablement la carte de l'Hispanie des villes et des cités, peu modifiée par la suite. La patrie d'Hadrien, Italica, obtient à titre honoraire le titre de colonie romaine. L'ultime étape de l'intégration pour la province fut la constitution antonine par laquelle Caracalla universalisait la citoyenneté romaine. [...]
[...] Sur 399 cités, on recense 26 colonies (Bétique : Lusitanie : Citérieure : 12) municipes 10, L C 13) villes latines 27, L C 18) villes libres et 4 villes fédérées C 1). Près d'un quart des cités sont non stipendiaires. I. L'empreinte augustéenne Le classement des villes s'inscrit dans une hiérarchie désormais bien fixée qui retient trois échelons juridiques : la cité de droit romain, celle de droit latin, et la cité pérégrine. Politiquement, ils se combinent avec un rang qui enregistre une histoire des relations par rapport au conquérant : la colonie, le municipe et la ville indigène. [...]
[...] Les interrogations portent sur le caractère automatique ou non de la promotion municipale à partir du moment ou avait été attribué le droit latin, et sur la spécificité du municipe, comme forme d'organisation communale. L'existence de règlements gravés dans le bronze introduit une question supplémentaire sur les pratiques administratives selon le statut des provinces, les deux provinces impériales n'offrant pas le même panorama documentaire que la province consulaire. Historiquement, le municipe, inventé en Italie, n'était pas une formule de cité de droit latin mais définissait une communauté romaine. Le municipe supposait donc une adhésion complète à la culture juridique et politique de Rome. [...]
[...] Les Oppida indigènes choisis comme chefs lieux ou créés de toutes pièces sont une donnée originale de la province augustéenne. Il n'est pas exagéré de dire que Auguste a infusé le système de la civitas dans l'ensemble du territoire péninsulaire, affirmant par la le pouvoir de l'empereur à créer des espaces politiques nouveaux, pour les intégrer à l'empire pacifié. II. L'éclosion municipale Après l'imposant chantier augustéen, la poliadisation de la péninsule entra dans une phase de léthargie apparente, et aucune mesure d'envergure ne fut arrêtée par les successeurs Julio-claudiens. [...]
[...] Sous Auguste, il semble que le municipe soit exclusivement de droit romain. La colonie est romaine ou latine, et les cités indigènes sont stipendiaires, libres ou fédérées. En Hispanie, les cités pérégrines libres ou fédérées sont peu nombreuses et la possession d'un traité en bonne et due forme avec Rome désignait une récompense honorifique, récompensant le plus souvent un service rendu. Les colonies et municipes composés de citoyens romains étaient des cités autonomes par excellence et des interlocuteurs privilégiés du pouvoir impérial. [...]
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