S'il est possible de suivre assez exactement les étapes de la conquête carthaginoise puis romaine, par contre le monde des peuples conquis demeure peu connu. Or il semble que la conquête, rapide ou lente selon les cas, ne puisse se comprendre sans la préexistence d'une ouverture aux influences « civilisatrices » au sens antique du terme, c'est-à-dire aux cadres sociopolitiques de la cité classique. Carthaginois et Romains ne pouvaient en raison de leur faiblesse numérique établir leur domination que sur des peuples déjà organisés et avec lesquels des rapports diplomatiques précédaient le contrôle militaire et l'absorption. Péninsule ouverte aux invasions terrestres et ses mers bordières accueillaient des navigateurs venus de la plus lointaine Méditerranée comme de l'Atlantique. Dernière grande invasion celtique au IVe siècle. Ces envahisseurs ont rencontré des peuples en place, possesseurs d'une métallurgie avancée et qui, en partie grâce au contact avec les Phéniciens et les Grecs, ont commencé à se doter d'une organisation politique permanente (...)
[...] Seule fondation coloniale certaine, Cartéia à l'entrée de la mer gaditane, pour descendants de mariages mixtes illégaux entre soldats romains et femmes indigènes. Par là on saisit un des facteurs essentiels de la romanisation, la voie militaire : mariage mixte de légionnaire, emploi massif d'auxiliaires commandés en latin, octroi du droit de cité pour faits de guerre, installation de vétérans paraissent l'emporter largement sur une immigration spontanée fort sporadique. Rien ne permet d'attribuer un grand rôle aux negotiatores et aux mercatores. [...]
[...] Retard du développement civilisé et retard de la conquête paraissent aller de pair II. La sèche annalistique des conquérants IIIe siècle, Ampurias seul point d'appui avec Rhoda peut-être des anciens comptoirs grecs. Au sud, les marins phéniciens paraissent avoir régné sans partage depuis leur métropole de Gades toujours prospère et de son sanctuaire de Melqart. Mer punique avec des points d'appui comme Ebusus, Malaca, Sexi et Abdera. Carthage essaya de tirer le max des ressources en métal et mercenaires lors des guerres puniques. [...]
[...] par la suite des ateliers purement romains furent installés dans la péninsule. Au Ier siècle av JC nombreuses sont les cités qui émettent encore des monnaies de bronze mais Gades semble avoir cessé de façon précoce ses émissions d'argent (206). Les Grecs Polybe, Poséidonios et Strabon sont les témoins de l'admiration que suscita la richesse agricole des terroirs de Turdétanie mais il est bien difficile de trouver déjà les traces du grand commerce d'exportation régulier des céréales, de l'huile et du vin signalé par Strabon. [...]
[...] Accroissement exceptionnel de citoyens en une trentaine d'année (autour de 100 000) permit à Varron de lever deux légions de citoyens. Déjà bien préparé par Pompée, le mouvement de romanisation par multiplication des communautés romaines s'accélère avec Jules César et ses héritiers. Mobiles de César variés : désir d'équilibrer l'imperium romanum en renforçant la latinité de l'Occident face à un Orient hellénisé, volonté de prévoir un recrutement élargi pour ses soldats mais surtout décision de récompenser des vétérans et de césariser une péninsule où Pompée avait su installer une imposante clientèle. [...]
[...] Rome et la conquête du monde méditerranéen : la péninsule ibérique S'il est possible de suivre assez exactement les étapes de la conquête carthaginoise puis romaine, par contre le monde des peuples conquis demeure peu connu. Or il semble que la conquête, rapide ou lente selon les cas, ne puisse se comprendre sans la préexistence d'une ouverture aux influences civilisatrices au sens antique du terme, c'est-à-dire aux cadres sociopolitiques de la cité classique. Carthaginois et Romains ne pouvaient en raison de leur faiblesse numérique établir leur domination que sur des peuples déjà organisés et avec lesquels des rapports diplomatiques précédaient le contrôle militaire et l'absorption. [...]
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