La conquête fait entrer ces régions dans l'orbite romaine dès 206 av. JC. Dès l'époque de la réorganisation augustéenne (16-13 av. JC), la Bétique fut jugée assez pacifiée pour que son gouvernement retourne au Sénat. Ancienneté de la présence romaine, difficultés de la conquête, longue présence des légions et immigration italienne relativement importante ont participé à la romanisation précoce. De nombreux militaires restèrent sur place. De plus, s'ajoute une immigration civile, qui selon Diodore de Sicile aurait pris la forme d'une « ruée vers l'or » (mais débats quant à l'importance de cette immigration italienne tant militaire que civile jusqu'à César) (...)
[...] On note qu'une grande partie des familles équestres et sénatoriales du Haut Empire a eu accès à la citoyenneté romaine lors de la période césaro-augustéenne. Mais comme à Rome, la notion d'élite est au moins autant une notion de fortune que de droit (pour accéder à l'ordre équestre et au sénat, il fallait à la fin de la République disposer d'un cens minimum de sesterces ; Auguste fixe ensuite de manière définitive le cens équestre à sesterces et le cens sénatorial à 1 million de sesterces). [...]
[...] Cette diversité des investissements et des activités est chronologiquement la caractéristique du Ier siècle et semble être liée à la période d'expansion maximale de l'activité économique de la Péninsule. L'évolution qui se profile dès le 2e quart du IIe siècle est d'une part le recentrage des activités autour de la filière oléicole et de l'autre la constitution par le biais d'alliances familiales diverses (mariages, adoption) de sortes de conglomérats familiaux dans lesquels toutes les activités liées à l'huile sont intégrées (production, fabrication des contenants, commercialisation). [...]
[...] Amorcé dès 40 av JC, il connait son apogée dans la 1ere moitié du Ier siècle ap JC. Le déclin s'amorce dès l'époque flavienne. Pour la Bétique, les choses semblent plus complexes, du fait de la variété des produits exportés. Le décollage économique des exportations en provenance de la Bétique se situe à la fin de la République, et concerne surtout à cette époque les metaux et les produits dérivés du poisson. Il atteint son apogée au milieu du Ier siècle ap JC, en même temps que l'on perçoit une diversification maximale des produits exportés. [...]
[...] L'implication des élites dans l'économie péninsulaire et ses répercussions A. L'apport des sources littéraires et épigraphiques Les sources concernant les propriétés foncières nous renseignent principalement sur leur localisation et sur la manière dont les chevaliers et sénateurs les géraient. D'une façon générale, en Bétique, les propriétés étaient principalement situées sur l'axe du Guadalquivir, le plus dynamique de la province. Ainsi, le chevalier Moderatus Columella originaire de Gadès nous a laissé un ouvrage d'agronomie qui révèle que son oncle possédait plusieurs propriétés aux atouts différents B. [...]
[...] Répercussions sociales et politiques du dynamisme économique La seconde moitié du Ier siècle av JC correspond à la période la plus active du point de vue de la promotion juridique et politique des cités, a celle aussi où le plus grand nombre de futures familles équestres et sénatoriales ont obtenu la citoyenneté romaine. Vitalité économique, progression de la romanisation, intégration politique des cités et promotion de leur notables dans les 2 premiers ordres de l'état sont allés de pair. D'autre part, les exportations montrent une économie active et florissante. Enfin, la participation des familles de notables aux activités économiques les plus lucratives a permis la constitution de fortunes parfois collosales. Au final, les élites hispaniques ont tiré leur force de leur implication précoce dans les activités économiques d'une péninsule aux potentialités importantes. [...]
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