« Eldorado, lointain pourvoyeur de métaux, terre nourricière à la lecture des descriptions que font les auteurs grecs et latins de la péninsule ibérique. Bien sûr, l'Ibérie n'est pas partout riche ni productive de la même manière, et certains auteurs se plaisent à décrire la plus grande âpreté de l'intérieur du pays, comme pour mieux mettre en valeur la fertilité et le développement économique d'autres régions, le sud de la péninsule et le littoral méditerranéen tout particulièrement qui s'ouvrirent plus rapidement à Rome et à sa civilisation et déjà, auparavant, aux influences phéniciennes, grecques et puniques. Pline l'Ancien place l'Hispanie au deuxième rang des régions les plus fécondes du monde romain après l'Italie et à égalité avec la Gaule grâce à la Bétique. Strabon décrit la Turdétanie : mines, poix, cinabre, salines côtières. Cette vitalité économique trouve son expression dans les traces que l'exploitation des ressources du sol, du sous-sol, et de la mer a laissées dans le paysage, et que l'archéologie étudie : mines et fonderies, villas, ateliers de fabrication d'amphores, usines de salaisons de poissons, épaves de navires. Omniprésence de ces produits sur les marchés d'Occident, au premier rang desquels se place Rome, mais aussi en des lieux parfois très éloignés des régions productrices comme l'Orient, la Bretagne ou le Rhin et le Danube. Blé, oignon des Baléares, artichauts de Cordoue, spart (plante textile), laine de Bétique (...)
[...] Mais à l'époque augustéenne se mettent en place de véritables centres manufacturiers suburbains autour de Barcelone et de Badalona. Après une courte période d'imitation de l'amphore italique Dressel 1B, les ateliers locaux mettent au point leurs propres conteneurs : grande amphore àpanse fusiforme et lèvre en bandeau, fabriquée en grandes séries dans les dernières décennies du Ier siècle. Progressivement remplacée par la Dressel 2-4 élaborée en Orient en raison d'un rapport poids-contenance plus favorable. Les timbres identifient à la fois le producteur du vin et le fabricant des amphores au travers de leurs duo et tria nomina tels M. [...]
[...] Séville était le point de convergence de tout l'huile produite dans la vallée du Guadalquivir et son unique port d'embarquement à destination des marchés de l'empire. Nul doute qu'en se constituant en collège, les olearii hispaniques eurent à cœur tant la défense de leurs intérêts que la volonté de constituer collectivement un interlocuteur de poids pour une administration romaine qui semble être devenue de plus en plus exigeante avec le temps. Naviculaire : c'est par lui que passent tous ces négociants attestés par l'épigraphie des lingots et des amphores, louant des espaces dans les navires pour leurs marchandises, quand ce n'est pas le navire tout entier. [...]
[...] Celles-ci confirment la mainmise des Italiens sur les mines hispaniques à la fin de la République dont Diodore se faisait l'écho. À Carthagène opéraient de petites compagnies individuelles formées par des Italiens originaires de Campanie, du Latium méridional et du Picentum, ex : Atelii, Planii, Vtii parfois organisés en sociétés. Certains firent souche sur place et constituèrent par le biais d'affranchis le noyau de l'aristocratie locale que l'épigraphie municipale montre comme particulièrement active à la fin du Ier siècle et à l'époque augustéenne, période qui fut celle de l'essor urbain de Carthago Nova. [...]
[...] Pline l'Ancien fournit le prix de location des deux mines de Bétique : Samariense deniers et Antoninianum : sesterces. Fort rendement des mines concernées. Chiffre de production des gisements du NO selon Pline : livres par an t). Mais chiffres différents selon l'archéologie. A Riotinto, masse totale des crassiers : 5,4 Mt de cuivre et 3,6 Mt d'argent. De tels chiffres en disent long sur l'intensité de l'activité métallurgique Vignobles et vins de Tarraconaise 2 grands secteurs de production : Bétique et côte catalane. [...]
[...] Ces tituli sont une source de premier ordre sur les questions de la propriété foncière et de la place tenue dans la production de l'huile par les élites. Sans surprise, ils dévoilent l'implication des familles de l'aristocratie municipale comme les Fulvii d'Arva, les Iuventii d'Axati ou encore les Aelii Optati de Celti et celle des familles sénatoriales comme les Tutilii Pontiani. L'importance de l'huile dans l'économie hispanique et celle de la Bétique en particulier est illustrée par un site exceptionnel, le Monte Testaccio, gigantesque décharge constituée d'amphores jetées au rebut dans la plaine subaventine, au cœur du port fluvial de Rome. [...]
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