Époque classique, Grecs, Perses, barbares, guerre médique, culture grecque, Philippe II, Macédoine, liberté grecque, Alexandre le Grand, processus d'hellénisation
A l'époque classique, le terme "barbare" désigne un homme qui ne parle pas la langue grecque. Le barbare est l'homme auquel il manque le logos, dans les deux sens du terme, c'est-à-dire le langage mais aussi la raison. Pourtant, jusqu'au début du Ve siècle avant notre ère, comme l'indique Strabon, ce mot sert seulement à disqualifier tous ceux qui commettent des barbarismes ou ont une "prononciation lourde et empâtée", qu'ils soient Grecs ou non. Le sens de ce mot évolue donc, sans doute à partir des guerres médiques, pour désigner ceux qui ne sont pas "Hellènes". C'est à partir de là que naît une approche idéologique et morale bien plus péjorative qu'auparavant, les Perses devenant l'exemple des barbares par excellence.
[...] Leur chef Eubule restaure l'économie, reconstitue les finances et les forces navales. Cette politique est appuyée par la majorité des Athéniens. Démosthène ne se détache que lentement du camp d'Eubule, car il n'est pas d'emblée conscient de la menace macédonienne. Au regard de cette passivité, Philippe affirme son dynamisme et affermit son pouvoir de tous côtés. Dans sa Première Philippique, en 351, Démosthène dénonce les menées de Philippe et réclame une mobilisation morale et matérielle dont il précise les aspects dans les Olynthiennes en 349. [...]
[...] La cause première de ces guerres est la révolte des cités grecques de Ionie, en Asie Mineure contre les Perses, révolte dont la cité de Milet à l'origine. Ces cités demandent donc le soutien des cités de Grèce continentale, mais soit ces dernières refusent, soit elles envoient peu de renforts. En 494, les Perses prennent toutes les cités dissidentes, dont Milet, qui est rasée. Or, la nouvelle de la prise de cette cité cause un choc aux Athéniens, ce qui les fait sans doute prendre conscience du danger que sont les Perses. [...]
[...] Les Grecs vont donc changer, pour certains, leur vision des barbares en pressentant ce danger. Image : Carte du monde grec (Source : Antikforever.com) Les années d'hésitations En effet, lorsque la pression macédonienne s'exerce sur la Grèce, des débats sur Philippe s'ouvrent à Athènes. Les Athéniens ont souffert des progrès de Philippe, au plan territorial mais aussi financier. Mais la cité manque de moyens pour se lancer dans une politique active. Pendant plusieurs années, elle ne prend pas conscience du danger macédonien. [...]
[...] C'est le cas chez Xénophon qui, dans la Cyropédie, déplore que les Perses soient amollis par le luxe et qu'ils aient renoncé à la vertu de leurs ancêtres. Cet antagonisme entre Grec et barbare se retrouve donc dans de nombreux domaines de la culture grecque. C'est le cas pour certains mythes, et notamment celui des Amazones. Le mythe des Amazones, cette tribu de femmes guerrières, existait déjà auparavant, mais les Athéniens choisissent de mettre en valeur un nouvel épisode de ce mythe. [...]
[...] Quand Xerxès, dans le songe d'Atossa, veut atteler à son char le pays barbare et la Grèce, le premier est docile et soumis, tandis que l'autre trépigne, brise le joug et fait tomber le roi. Les barbares sont donc le peuple de la soumission, à opposer à l'idéal athénien de démocratie. Ces barbares sont esclaves et les Grecs sont libres. Les Grecs se servent donc d'une figure stéréotypée du barbare, et notamment du Perse, pour définir un hellénisme. Ils défendent des valeurs, comme l'obéissance aux lois et la liberté, face à des vices, comme le luxe et la mollesse. [...]
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