Si César conquérant des Gaules s'était montré quelquefois un véritable bourreau, César dictateur aspirait à la fusion harmonieuse des dominés et entreprit dans ce but une réelle modification du traitement des provinciaux. L'exploitation sauvage des provinces (JJ Hatt parle de « colonialisme ») devenait une attitude désuète (...)
[...] Le système colonial trouvait en Gaule un immense champ d'application. Lors de leur installation en Gaule, les Romains disposaient, avec les colonies, d'un système adapté de maîtrise des territoires récemment conquis. Il faut dans cette optique noter l'importance du moment césarien et de ses suites triumvirales et augustéennes. Sans aller jusqu'à considérer ce mouvement à la façon de Cicéron, pour qui il fallait de temps en temps vider la Sentine de la Ville c'est à dire installer ailleurs les pauvres trop nombreux qui pourraient devenir dangereux ; il faut bien voir que César et surtout Auguste, à la fin des guerres civiles, eurent à installer des dizaines de milliers de soldats démobilisés. [...]
[...] Octroyée à titre individuel ou à des cités entières (ex : Vienne, cité indigène devenue colonie latine et qui obtint le droit romain, probablement sous Caligula), la citoyenneté romaine se répandit assez largement et relativement vite. Mais ces cives Romani ne sont pas les égaux des citoyens de Rome : nombre des citoyens des Gaules ne relevant pas de colonies ou de municipes,ne disposaient pas du ius honorum, de l'accès aux honneur. Ils ne pouvaient donc pas se porter candidats aux magistratures romaines, et de ce fait faire partie du Sénat de Rome. VI. Une langue quasiment universelle : le latin La parenté du gaulois avec le brittonique est aujourd'hui évidente. [...]
[...] Mais les Romains en Gaule ne furent pas des inventeurs, puisque les voies gauloises accrurent la rapidité de la conquête de César. Il devait cependant porter celle ci à des niveaux incomparables et surtout en faire un exceptionnel instrument de domination. Agrippa enserra la Gaule dans un vaste réseau routier, dont la concentration à partir de Lyon signifiait à la fois la volonté de maîtriser le pays comme la vision du problème à partir de la puissance italienne. Le réseau routier romain partit alors de la citadelle lyonnaise dans 4 directions jusqu'à la Méditerranée mais surtout jusqu'à l'Océan, jusqu'aux bornes du monde. [...]
[...] Par sa taille, par l'importance des populations, par ses fonctions, oui. Mais jugée à l'aune de l'urbanisme gréco-romain, elle ne peut être considérée comme une ville en raison de l'absence de tout schéma d'urbanisme véritable. Ce sont les Romains qui apportèrent des normes rationnelles, mais ce fut en d'autres lieux que ceux préexistant. Ainsi Autun (Augustodunum) dont l'émergence signifia la mort pour le grand oppidum des Éduens. Conçue harmonieusement, la vile était une véritable figure géométrique, représentative d'une civilisation. Mais la ville est plus que cela : elle était d'abord un centre politique et religieux, c'est à travers elle que s'établissait les contacts avec les puissants de ce monde, notables mais également puissances célestes. [...]
[...] Mais le municipe ne fut pas universel et les Romains mirent sur pieds une structure destinée à en préparer la voie : les préfectures, regroupant de vastes territoires confiés à des préfets dont l'une des tâches essentielles était de dire le droit Ces préfectures devaient, au fil des siècles, engendrer de nouveaux municipes. Ce système n'était guère viable. Il importait de tenir l'Italie, et pour cela d'en changer la physionomie. C'est dans ce but que le système colonial, invention non romaine, fut très largement développé. Face à la colonie de droit romain, Rome développa des colonies de droit latin. [...]
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