Économie et société en Gaule romaine

Résumé du document

Le développement économique et social de la Gaule romaine apparaît comme indiscutable pour la plupart des historiens : accroissement de l'occupation au sol, enrichissement des villes et des campagnes, etc... On admet donc que la Gaule à bien connu dans les 3 siècles du Haut Empire et dans le contexte de la paix romaine un phénomène de croissance. Quels en sont les fondements ? Les modalités ? La portée ?

Ce sont les campagnes qui demeurent démographiquement et économiquement l'élément le plus important, le fondement, du système (...)

Extraits

[...] Il reposait sur une communauté organisée (vicani) et possédait une relative autonomie reconnue par un statut et par des magistrats particuliers (magister vici). On y trouvait fréquemment des bâtiments publics et même parfois, comme en Rhénanie, une voirie organisée et des schémas d'alignement (allure urbaine). Il était le lieu d'une activité économique fortement marqué par la redistribution (marché) et la fabrication (artisanat). On connait des vici routiers étroitement lié au réseau romain de communications et qui offraient grâce à leur situation privilégié des sites de marché commodes pour les campagnes environnantes (ex : Ardon, en Belgique actuelle). [...]

[...] Grands bénéficiaires de la conquête, ce sont eux qui ont ensuite gouverné. Mais ils semblent disparaître en tant que groupe social après la crise de 68-70, puisque c'est de leurs rangs que semble parti le signal de la révolte contre Néron. Il est très probable que leur richesse ait diminué (impôts, évergétisme . A cela s'ajoute la disparition du caractère guerrier qui avait été le principal fondement de leur ascension. La tradition militaire des élites gauloises ne s'éteignit cependant pas complétement, grâce au maintien dans certaines cités de troupes auxiliaires, mais les choses changèrent radicalement après 70 : les troupes intégralement indigènes disparurent ou furent confiées à des officiers romains. [...]

[...] Il existait également en Gaule un habitat rural aggloméré (qu'il ne faut pas confondre avec le vicus) : la corrélation entre la présence d'établissements de ce genre et un degré moindre de romanisation à parfois été supposé, mais ce n'est en rien systématique Propriété et exploitation La question des structures foncières et des modes d'exploitation demeure délicate. Des formes de grande propriété existaient bien en Gaule celtique, et formaient le fondement économique de la noblesse gauloise. Dans son souci de rallier les élites gauloises, Rome n'a pas chercher à modifier cet état des choses, et a même plutôt conforté le système en confirmant les privilèges et la puissance des aristocraties indigènes. [...]

[...] Ce que nous savons de l'évolution des élites sociales de la Gaule romaine montre une montée des catégories liées au négoce et au transport, sans pour autant supplanter les anciennes aristocraties municipales. Car elles demeurent globalement moins riches que ces dernières et sont très peu présentes dans les instances locales du pouvoir Les catégories inférieures Nous savons peu de choses sur ces catégories. Tout montre que l'esclavage était un phénomène peu important et essentiellement urbain. On trouvait des esclaves dans la domesticité au sens large, dans les activités spécialisées (médecin, pédagogue . ) et dans les administrations. [...]

[...] Ils évoquent par leur taille et leur composition de véritables fora ruraux et l'on a pensé qu'ils servaient autant de lieux de pèlerinage que de centres de rassemblement civique. Mais l'on sait peu de choses sur ces sites Les villes et l'économie rurale : limites des schémas traditionnels Nombre de vici et d'agglomérations secondaires devaient conserver des liens étroits avec l'économie du monde rural, et pas seulement en tant que marché local. L'activité agricole est demeurée importante pour beaucoup d'entre eux. Le débat traditionnel sur la ville de consommation à travers laquelle on envisage les rapports ville/campagne depuis M. Weber se trouve dépassé dans le cas présent. [...]