Les sources font ressortir un groupe de personnes qui se distinguent par leur activité, leurs qualités ou par leur talent, ou encore que l'estime publique place au-dessus des autres. La fortune caractérise ces individus au-delà d'autres critères reconnus. Les sociétés civiques reconnaissaient au critère financier une importance considérable.
Mais il reste délicat de désigner un terme susceptible de rendre compte d'une réalité dans sa diversité sans tomber dans l'anachronisme. On exclut le terme de « bourgeois » parce qu'il renvoie à la ville alors que fortunes foncières, et connotation anachronique. Les modernes préfèrent utiliser le terme « élite », mais qui a aussi ses limites : ceux qui se considèrent comme supérieurs, or ce n'est pas toujours le cas, tel Ischomaque de l'économique de Xénophon, qui ne cache pas sa richesse, mais n'aspire pas à se distinguer des autres.
De plus, le groupe des dominants ne se limite pas à quelques riches, surtout à l'échelle de l'économie des cités puisque vu le nombre des souscripteurs pour les souscriptions publiques, le cercle s'élargit fréquemment à ce que nous appelons classe moyenne. Le concept d'élite, bien que pratique, est à nuancer.
Selon Aristote, il existe quatre critères faisant les notables : 1) la richesse, 2) la naissance 3) la valeur 4) l'éducation. Mais la richesse, parce qu'elle permet de pratiquer la valeur et d'accéder à l'éducation, se trouve au cœur de la réflexion, alors que la bonne naissance, qui reste connotée positivement, peut s'incliner devant elle.
[...] Les plaidoyers de Démosthène dénoncent des fortunes trop rapidement acquises par spéculation. D'autres sources signalent que la spéculation était parfois aussi valorisée pour peu qu'elle serve à produire de la richesse. L'Economique de Xénophon : Ischomaque avoue que son père fit fortune en achetant des terres mal cultivées puis en les revendant à prix plus élevé après les avoir mises en état : regard positif sur cette pratique. De la richesse au luxe Enrichissement des plus riches et développement du luxe. [...]
[...] Elle confère à celui qui la possède un prestige social important, ce qui lui confère une importance pérenne, associée à l'idéal d'autarcie. Mais les revenus qui en sont tirés sont modestes comparés à d'autres activités plus lucratives. Situation a entraîné le recours à une pratique aux IVe et IIIe étudiée par FINLEY, à partir des bornes hypothécaires. Celles-ci servaient à indiquer qu'un bien avait été hypothéqué et précisaient le nom du débiteur, celui du créancier, la nature du bien et montant des transactions, parfois quelques précisions supplémentaires. [...]
[...] Rapidement devenue facultative, réduite même à une année dès la fin du IVe. La baisse radicale des effectifs montrent le caractère élitiste de la formation dispensée dès lors. S'ouvre aux étrangers en 146 à Délos et 125 à Athènes privatisation d'une institution publique qui s'adapte à la demande et qui est confisquée au profit des notables, avec relations qui s'y nouent entre un petit groupe de bien-nés Effacement des clivages civiques au profit du critère, plus flou, de la richesse. [...]
[...] Le fossé créé par l'éducation Le groupe des notables se caractérise aussi par une certaine éducation (différents des parvenus, grossiers comme Midias). L'idéal est encore ici aristocratique : référence archaïque des pédagogues. Génère une série de valeurs qui commandent des comportements qui se reproduisent de génération en génération : vertus des évergètes dans les décrets honorifiques, associées aux vertus morales des ancêtres Ve à Athènes, développement d'un enseignement spécialisé et poussé dans les domaines de la philosophie et de la rhétorique : œuvre des sophistes, des rhéteurs et des philosophes (avec concurrence entre eux). [...]
[...] La fortune des notables Les sources de la fortune. Qu'est-ce qu'être riche ? Historiographie : paradoxe d'une société qui a fait du juste milieu un idéal et dont la doc offre une vision très polarisée entre riches et pauvres. Cela a privilégié une lecture des sociétés civiques en terme de lutte des classes (DE SAINTE CROIX, 1981). Une famille pouvait subvenir à ses besoins avec un revenu annuel de 200 drachmes, montant qui n'est pas synonyme d'aisance, mais d'indépendance financière et de survie. [...]
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