Peu d'attention de la part des auteurs grecs, jusqu'à Xénophon, milieu Ive, avec les Poroi : premier traité cohérent dont le but est clairement de définir des pistes, principalement fiscales, et un projet d'ensemble pour rétablir les finances publiques d'Athènes. Il a fallu que la cité fût acculée à des difficultés financières terribles pour que ses hommes d'État prennent des mesures qui témoignent d'un souci majeur pour tenter de rompre avec l'improvisation heureuse qui régnait jusqu'alors : Eubule après la guerre des alliés (355), Démosthène, face à la montée macédonienne (345-338), Lycurgue après la défaite (338-322).
Les cités ne disposaient pas de budget au sens moderne du terme pour prévoir les dépenses à venir. On dépensait l'argent que l'on avait quand on en avait, on suspendait les travaux si l'argent manquait. Dans ce cas, on n'hésitait pas à improviser si urgence. Les provisions réalisées à l'instigation de Périclès en prévision d'un conflit d'ampleur avec Sparte (Thucydide) apparaissent à bien des égards comme une exception, du reste, les premières années du conflit révélèrent leur insuffisance.
La faible emprise que les questions des finances publiques prennent dans notre documentation ne signifie pas pour autant un dilettantisme. L'inventivité des cités en la matière est impressionnante, et plus on descend dans la chronologie, plus les sources de revenus se diversifient et plus les types de prélèvements gagnent en efficacité.
Le contrôle financier exercé sur les magistrats, par le biais des redditions de comptes, témoigne également d'une attention scrupuleuse portée à la bonne utilisation de la dépense.
L'évolution des stratégies et pratiques militaires entre les guerres médiques et la guerre mithridatique ont provoqué une inflation de dépenses de guerre, que le relatif retrait des cités des grands conflits internationaux à l'époque hellénistique n'a jamais compensée. L'entretien d'une petite armée civique, ou garnisons de mercenaires, réparation des murailles et bâtiments publics, etc. demeurèrent des soucis permanents.
[...] Nature des bienfaits varie en fonction des cités : aux cités et sanctuaires extérieurs aux royaumes, les rois offraient des monuments, du blé ou de l'argent ; aux cités intérieures, plutôt exemptions fiscales et dons de terres. Dans les deux cas, dimension politique et publicitaire. Peut aussi répondre à des préoccupations politiques comme la reconstruction de Rhodes en 227 : puissance rhodienne dans les échanges était indispensable au maintien des équilibres internationaux. Les dons portèrent bcp sur la restauration de l'activité économique. Les grands bienfaiteurs Hétérogénéité : citoyens, étrangers, hommes, femmes, fortunes variables, magistrats. Repose sur idée très répandue : il est du devoir de l'individu de mettre spontanément sa fortune au service de la communauté. [...]
[...] Même dans les démocraties, si l'on met en avant l'égalité juridique dont l'isonomie est la figure emblématique, les inégalités de fortune sont admises et déterminent la répartition des droits entre les citoyens, notamment l'accès aux magistratures ou aux fonctions publiques ou la place dans l'armée. C'est le principe des classes censitaires à Athènes, jamais complètement aboli, même si ouverture progressive aux plus pauvres des hautes fonctions. Démosthène loue ce système qui fixe les responsabilités de chacun en fonction de ses revenus (Contre Androtion). Guerre et conflits sociaux Guerre du P. [...]
[...] demeurèrent des soucis permanents. Aussi, c'est précisément pour la guerre et à cause de la guerre que, directement ou pas, les cités grecques durent se pencher sur la douloureuse question du financement de la vie civique et de la répartition de l'effort financier correspondant. Les revenus de la cité Les revenus propres de la cité Mise en location des biens de la cité : partie des terres était la propriété de la cité, de ses subdivisions ou des sanctuaires publics. [...]
[...] Il est aussi possible que le système ait fonctionné de façon plus empirique avec absence de seuil fixe. Certaines catégories échappent à la liturgie : les archonte l'année de leur charge, les filles héritières (épiclères), les orphelins, les infirmes ou les clérouques hors d'Athènes. D'autres pouvaient y échapper par décision du peuple, après service rendu. Certains titulaires de charges publiques y échappaient aussi, ainsi à Priène accepte-t-on l'exemption des liturgies pour l'acheteur d'une prêtrise : plus la somme de l'achat est élevée, plus l'exemption est importante. [...]
[...] Fin IIe, la cité ne lui demande plus de rendre des comptes, il ne fait qu'un rapport. Liturgies et évergétisme Evolution la plus importante : glissement de la liturgie vers l'évergétisme. Dès seconde moitié du IVe, id selon laquelle les riches, qui se plaignent de trop payer, ne paieront pas moins si on les sollicite sans les contraindre. Cette id se diffuse dans la littérature (Démosthène, Contre Leptine ; Xénophon, Poroi) et dans la pratique. Fin IVe, Démétrios de Phalère abolit à Athènes les deux plus lourdes des liturgies : la triérarchie est rendue caduque par le retrait forcé d'Athènes sur la scène militaire internationale après défaite de 322. [...]
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