La période qui va de la paix du roi (386) jusqu'à la fin de l'hégémonie thébaine (362) est tellement tourmentée qu'il serait difficile d'en présenter tous les détails d'histoire politique. Pour plus de précisions, on devra donc consulter le manuel de P. Carlier. Ici, nous exposerons d'abord un bref schéma chronologique des événements principaux pour indiquer des points de repère, et concentrerons ensuite notre attention sur quelques questions clés pour la compréhension de cette période.
386-380 : L'hégémonie de Sparte semble inébranlable, les spartiates imposent partout leur ordre, fondé sur la supériorité de leur armée de terre et sur leur flotte. Sparte veille soigneusement à ce qu'aucune concurrence ne naisse. A cet effet, elle force des cités organisées en confédérations (et qui, réunies, pourraient monter en puissance) à dissoudre leurs confédérations puisque, isolées, ces cités ne pourront naturellement pas résister à Sparte.
Deux exemples : dans la Grèce centrale, elle oblige, le lendemain de la paix du Roi (386), les Thébains à dissoudre La Ligue Béotienne. Au nord, elle intervient en Chalcidique où elle mène une guerre victorieuse contre la ville d'Olynthe, à la tête de la confédération Chalcidienne (382-379). Officiellement, Sparte invoque le principe d'autonomie imposé par la Paix du Roi dont elle est le garant. Ainsi, selon l'interprétation des Spartiates, les confédérations nuisent à l'autonomie de leurs membres.
La politique de Sparte s'exprime également par des interventions brutales dans les affaires intérieures de cités. L'exemple le plus connu est celui de son intervention à Thèbes. Phoibidas, officier spartiate, s'empare de la forteresse de Thèbes, la Cadmée en 382. Il y installe une garnison et impose une oligarchie. Le nouveau régime procède à des excecutions d'opposants : 300 démocrates Thébains fuient à Athènes. Cette intervention constitue une violation manifeste du principe d'autonomie des cités défendu par la Paix du Roi mais l'auteur de cet acte n'est pas condamné par Sparte. C'est justement la goutte qui fera déborder la coupe de la haine à l'égard de Sparte.
[...] L'alliance a pour but de les faire respecter les clauses de la paix du Roi : le décret vise aussi à exclure le tribut, situation connue du Ve où une coalition de cités libres (ligue de Délos) s'est transformée en empire athénien. Les cités ne payent donc pas de tribut mais des contributions de guerre. Il y a un conseil des alliés. Mais nous verrons prochainement que ces clauses n'ont pas freiné les appétits impérialistes athéniens, ce qui mènera à la guerre des alliés contre Athènes entre 357 et 355 et, après leur victoire, à la réduction de la Seconde Confédération à une petite alliance militaire. [...]
[...] C'est le jour le plus glorieux dans l'histoire de Thèbes mais aussi une grande innovation tactique d'où le fait que la description de cette bataille figure dans tous les manuels de l'art de la guerre. L'armée thébaine comptait 600 cavaliers et 6000 hoplites. Elle était commandée par Epaminondas. Elle contenait évidemment le bataillon sacré dirigé par Pélopidas. L'armée Spartiate comptait 1000 cavaliers et 10000 hoplites (elle avait donc une supériorité numérique). Elle était dirigée par Cléombrote, l'un des rois. Normalement, dans une bataille d'hoplites, les fantassins se rangeaient en plusieurs rangs réguliers. [...]
[...] 338-337, par Philippe II de Macédoine raisons de l'échec de l'institution de paix commune Le fait qu'il y ait eu plusieurs tentatives prouve que le premier but de la paix commune, c'est-à-dire établir une paix durable dans le monde grec, n'a jamais été atteint. Pourtant, à cause des guerres interminables beaucoup de Grecs manifestaient des aspirations à la paix. Nous en avons des preuves dans la littérature politique athénienne, il existe un désir authentique de paix et des efforts allant dans ce sens au niveau politique. Mais alors pourquoi cet échec ? La réponse la plus simple qui s'impose est la suivante : le maintien de la paix présuppose l'existence d'un hègémon d'une puissance dominante qui la garantie. [...]
[...] Naturellement, chacun l'utilisera pour ses propres buts et il faudrait analyser chaque fois le contexte particulier d'une évocation ou d'une application de ce slogan. Mais le principe reste le même : une puissance hégémonique entend protéger l'autonomie des cités contre ses adversaires. C'est un moyen de créer une sorte de patronage sur les cités et de créer un motif de guerre contre toute hégémonie concurrente. Revenons à l'époque de la Paix du Roi, et voyons de près l'application concrète du principe d'autonomie des cités. Ce principe devait théoriquement servir à protéger de petites cités contre des interventions de cités plus fortes. [...]
[...] Même avec la Confédération, Thèbes ne disposait pas de ressources suffisantes pour assumer une hégémonie durable face à Athènes ou Sparte. La reprise de l'hégémonie sur mer par Athènes : la seconde Confédération athénienne En vertu de la paix du Roi, Athènes a obtenu trois îles, Imbros, Lemnos et Scylos, importantes du point de vue stratégique car situées sur la voie maritime du ravitaillement d'Athènes en blé. Mais en vertu de la même paix, en vertu du principe d'autonomie des cités, Athènes n'avait pas le droit de reconstituer son empire, perdu dans la guerre du Péloponnèse. [...]
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