Durant l'époque républicaine, les monnayages locaux d'argent avaient été nombreux et abondants en Hispanie citérieure, mais ils s'arrêtent au début du Ier siècle av JC. L'abondance des deniers romains est à mettre en rapport avec la succession des opérations militaires, tandis que les monnayages locaux de cuivre révèlent le début de la fiscalité dans de nombreuses cités. Pour l'époque augustéenne, 3 ateliers de monnayage d'argent sont généralement attribués à l'Hispanie, mais un seul est assuré, à Emerita, en lien avec les guerres dans le NO, et son existence est brève. Nombre de cités continuèrent à frapper des monnaies divisionnaires en cuivre, et les fondations augustéennes reçurent explicitement l'autorisation de procéder à des émissions, encore abondantes au début du principat de Caligula. Avec Claude, les émissions locales s'arrêtent, mais comme en Gaule, il est probable que ce prince toléra la circulation d'as officiels. Ensuite, jusqu'au IIIe siècle, on note peu de différence par rapport à la circulation monétaire des provinces voisines (...)
[...] Le vin Dès le IIe siècle av JC, la culture de la vigne s'est développée en Hispanie citérieure, et cette contrée est celle qui exporte le plus dans la 2e moitié du Ier siècle av JC et durant le Ier siècle ap JC. D'autres régions étaient productrices : le Levant (Sagonte), les Baléares, et probablement aussi la Bétique. Mais il est difficile de distinguer à l'échelle de la péninsule la part de l'exportation et celle de l'autoconsommation. Témoin de la civilisation, donc de la romanité, le vin était consommé dans toute la péninsule. F. [...]
[...] Le garum Ce condiment vaut à l'Hispanie une place remarquée. Il était produit dès avant l'époque impériale sur les côtes méditerranéennes de la péninsule, de l'embouchure du Sucro jusqu'au delà des colonnes d'Hercule. A Carthagène, dans la mesure où cette industrie était liée aux marais salants, c'est à des publicains qu'était affermée cette production, et ce garum sociorum était le plus réputé en Italie aux témoignages de Pline l'Ancien et de Martial. Cette industrie, en pleine activité à l'époque flavienne, ne semble pas avoir connu de déclin jusqu'à la fin du IVe siècle. [...]
[...] Les secteurs de l'économie A. L'activité minière Pour les Grecs, la caractéristique première de l'Hispanie était sa qualité de productrice et d'exportatrice de métaux : or, argent, cuivre, mais aussi mercure et sels colorants (cf Polybe, Strabon). Pour l'argent si important à l'époque républicaine, la région de Carthagène serait en grand déclin ensuite. Mais l'étude des lingots de plomb (sous produit de la métallurgie de la galène), pourrait révéler en réalité un déclin progressif dans le courant du Ier siècle. [...]
[...] A l'époque flavienne, pour un siècle, elle est prédominante dans les échanges. Dans le derniers tiers du IIe siècle, elle cède du terrain à l'huile africaine comme cela est constaté à Ostie, mais sa part demeure élevée dans les échanges jusqu'en 260. Dans bon nombre de cas, il est possible que fabricants d'amphore et oléiculteurs aient été les mêmes personnes. Cette production à des fins spéculatives a permis l'enrichissement de notables propriétaires terriens en Bétique, et peut contribuer à expliquer la prospérité de cette région le long du Guadalquivir. [...]
[...] Mais le plus spectaculaire est les grands sites d'abattage à l'air libre dans les terrasses alluvionnaires : le plus connu est celui de Las Medulas, cirque ou de aiguilles et des falaises rouges dominent la forêt de chataigners et où 300 millions de tonnes d'alluvions furent exploitées : tout un réseau d'aqueduc allait chercher l'eau, jusqu'à 40km à la ronde. Une 50 aine de ces gigantesques carrières ont été reconnues. A l'origine, il y avait une tradition indigène d'abattage du minerai et de lavage de celui-ci sur les lieux mêmes par des cours d'eau artificiels, mais les autorités impériales romaines donnèrent une dimension exceptionnelle à cette technique en multipliant les aqueducs et en provoquant des effondrements gigantesques. [...]
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