L’éducation des femmes à Sparte

Résumé du document

Plutarque (48-125) est un écrivain grec de la fin du 1er siècle de notre ère dont l'œuvre la plus célèbre est constituée par ses Vies Parallèles dans laquelle il confronte les vies de quarante-six grands hommes de l'histoire grecque et romaine. Bien que cette œuvre soit celle d'un moraliste et non d'un historien, elle revêt un intérêt historique indéniable du fait de la richesse de ses informations. La Vie de Lycurgue en particulier, de ce législateur légendaire auquel on attribut les institutions de Sparte, consacre un long développement aux femmes alors que dans l'Antiquité, l'histoire comme genre en élaboration, se raconte au masculin. Néanmoins Plutarque n'étant pas contemporain des faits qu'il raconte, se base sur des sources qui proviennent en majorité d'admirateurs du modèle spartiate et donc qui ont tendance à l'idéaliser. C'est pourquoi lorsqu'il décrit l'éducation des filles telle qu'elle aurait été mise en place par Lycurgue et présente les caractères originaux du mariage à Sparte, Plutarque se place dans la continuité de ce « mirage spartiate » dont il convient de déceler la réalité : En quoi consiste l'éducation des femmes à Sparte et quelles sont ses finalités ?

Extraits

[...] La pédagogie de l'éducation des jeunes Spartiates est donc orientée vers des valeurs essentiellement civiques. La paidéia féminine spartiate institutionnalisée par le législateur Lycurgue est obligatoire mais aussi collective et ne comprend pas les activités habituelles auxquelles les femmes se livrent généralement au gynécée. De ce fait l'éducation des jeunes Spartiates apparaît en totale opposition avec la formation que peuvent recevoir les filles des autres cité du monde grec ce que confirme son contenu. II qui est constituée d'exercices physiques et intellectuels Des exercices physiques Les adolescentes Spartiates se livrent à des activités gymnastiques de plein air dans la padestre mais aussi dans le Dromos. [...]

[...] Plutarque ajoute que leur condition physique leur permet de mieux résister aux souffrances de l'accouchement : elles-mêmes seraient pleines de force pour résister à l'accouchement ; elles lutteraient avec courage et aisance contre les douleurs (lignes 3 et 4). La finalité du mariage est donc bien affirmée : les époux sont avant tout au service de la procréation. Le célibat punit par la loi Le citoyen spartiate n'a pas le droit de rester célibataire : Cependant, Lycurgue attacha en outre au célibat une note d'infamie (ligne 18) ; puisqu'ils désobéissaient aux lois (ligne 19). [...]

[...] Dès lors on peut se demander si les précautions des spartiates pour assurer la reproduction du corps civique n'ont pas été vaines lorsque l'on sait qu'à partir du 4ème siècle le nombre de citoyens est en constante diminution. Bibliographie -BERNARD, Nadine, Femmes et sociétés dans la Grèce classique, Armand Colin (coll. Cursus), Paris -DUCAT, Jean, Sparte à l'époque classique. Société et institutions, dans RICHER, Nicolas Le Monde grec, Bréal, Rosny p.91-125. -GRIMAL (Nicolas), LE BOHEC (Sylvie), MARTIN (Jean-Pierre), ROUAULT (Olivier), Dictionnaire des biographies. [...]

[...] L'un des éléments fondateurs de la légende de Lycurgue et qui participe en première instance au mirage spartiate est celui de ses origines divines. En effet la Pythie de Delphes elle-même se demanda à un moment s'il n'était pas un dieux plutôt qu'un homme Quant aux Spartiates on sait qu'il lui consacrèrent un sanctuaire après sa mort et célébrèrent des sacrifices en son honneur. Pour d'autres, Lycurgue serait une sorte de dieu-loup comme son nom pourrait le laisser supposer : en grec lycos signifie loup. [...]

[...] La course au cœur de la formation La course (ligne est au cœur de la formation des adolescentes spartiates. Elle se déroule dans un lieu appelé Dromos, au sud-est de la ville, dans la plaine de l'Eurotas où les néoi spartiates viennent également s'entraîner. Le Dromos se trouve à proximité du sanctuaire dédié à Hélène divinisée, la plus belle des Spartiates, qui fut enlevée par Pâris au roi Ménélas et qui fut la cause de la guerre de Troie. Ces courses d'adolescentes rappellent celle d'Hélène qui aurait excellé dans cette activité sportive. [...]