Les historiens de l'économie ont leurs propres cadres et paramètres pour construire des évolutions autour des cycles et des crises. Histoire événementielle, notre période correspond à trois crises politiques majeures : guerre du Péloponnèse (431-404) ; la domination des rois de Macédoine (359-336) ; la conquête romaine du royaume de Macédoine (168), de l'Asie mineure (133) et des cités après la guerre de Corinthe (146). Interrogations sur les rapports entre évolution économique et évolutions politiques institutionnelles.
Dans quelle mesure ces changements politiques ont-ils remodelé les structures économiques et sociales, les espaces économiques ?
Le cadre est centré sur la mer Égée, un espace de circulation et d'échanges depuis au moins le IIIe millénaire et la civilisation cycladique. Le dynamisme est facilité par le cadre géographique, proximité des îles, facilite la navigation. Les cités du littoral asiatique ont été fondées au Xe siècle par courants migratoires venus de Grèce balkanique via les corridors naturels en Égée :
- au nord, depuis la Thessalie jusqu'en Eolide, ou côte mysienne, par les îles d'Eubée, de Skyros et de Lesbos.
- au sud, depuis le sud du Péloponnèse à travers les Sporades jusqu'à la côte carienne (Cnide, Halicarnasse, îles de Cos et Rhodes = « hexapole dorienne »).
- au centre, depuis l'Attique et l'Eubée, via les Cyclades, vers région d'Ionie (Ephèse, Milet).
Thucydide fait de l'ouverture maritime le principal facteur d'évolution et de modernisation dans le monde grec. Dans son Archéologie (survol de l'histoire des Grecs depuis les origines), il construit l'histoire comme succession de thalassocraties (préface) : Crète au IIe millénaire, Corinthe VIIe siècle avec première flotte importante, Athènes. Avec cadre uniforme et récurrent de toute thalassocratie égéenne : une flotte qui assure la police, des implantations coloniales, la perception d'un tribut.
Il conçoit le monde grec comme ensembles périphériques de plus en plus arriérés à mesure qu'on s'éloigne de la mer. Opposition entre deux mondes grecs : continental et maritime, les peuples de Grèce centrale, du Péloponnèse et des confins du nord vivent comme des barbares (économie pastorale, métier des armes et brigandage). Repose de fait sur des disparités naturelles et économiques : polyculture méditerranéenne favorise le regroupement de l'habitat et rassemblement politique; économie pastorale des régions humides et montagneuses de l'intérieur.
La cité, propre au monde égéen, est une communauté sédentaire, installée dans un territoire qu'elle exploite (« territoire plein »). Ce système clos, au territoire circonscrit, ne convient pas aux sociétés de pasteurs transhumants qui utilisent les parcours saisonniers de centaines de km, avec liens d'une communauté villageoise à l'autre.
Les populations continentales conservent un cadre plus étendu : l'ethnos ou peuple organisé sur la base du village à travers plusieurs groupes claniques et où la noblesse continuait de jouer un rôle important. En Macédoine et en Epire subsistait même une royauté proche du modèle homérique.
[...] La Sicile fut ensuite conquise par Rome qui en fit sa principale source d'approvisionnement. Exportations vers l'Egée permises par Rome. Ex : en 169, les Rhodiens s'adressent à Rome pour obtenir la licence d'acheter médimnes de blé sicilien (Polybe). La stèle des céréales et le blé de Cyrénaïque : autre partenaire de choix. Cyrène avait acheminé médimnes de blé à 43 cités de la Grèce continentale et insulaire dans le années 430-420. L'épisode demeure exceptionnel, puisque l'on pris soin de graver une stèle monumentale à cette occasion, non pas par le circuit de ces exportations, mais par les circonstances particulières (période de disette attestée par plusieurs sources à Athènes vers 330-325) et par la quantité hors-normes : soit entre et tonnes, nourriture annuelle d'une pop de l'ordre de ou personnes (BRESSON, 200). [...]
[...] Un autre banquier, Eumathès, construit lui aussi sa carrière sur sa bonne réputation : un riche Athénien, Xénoclès, lui confie un dépôt important avant de se rendre à Chios. La nouvelle de sa mort arrive à Athènes et Eumathès restitue le dépôt aux héritiers. La nouvelle était fausse et à son retour Xénoclès, convaincu de l'honnêteté de l'employé de banque, l'aide à monter son propre établissement. A cela s'ajoute la nécessité de construire un réseau d'amitié et de partenaires d'affaires. Pythodoros le Phénicien fourni à Pasion des renseignements sur la solvabilité des emprunteurs et lu procure des clients. [...]
[...] Mentions de pâturages attenants d' étables. La plaine de Mysala était bien arrosée et devait permettre de réserver des zones à la pâture, en particulier pour les bovins. Un proprio possédait à la fois des étables et des écuries ; son domaine, situé près de la ville était particulièrement bien pourvu en eau puisqu'il disposait de son puits. Il cultivait aussi un paradis qui désigner sans doute un jardin potager. Territoire comprend aussi des marécages avec des roseaux (mention d'une roselière attenante qui alimentaient les briqueteries sur le même domaine (argile mélangé à de la paille hachée et de l'eau). [...]
[...] V : Circulation et échanges I. Circulation et échanges à l'examen de l'archéologie Dans le langage archéologique, objet d'importation ne dit pas forcément échange encore moins commerce : il peut avoir une provenance autre que la commerce : butin, don Pour tracer la trame des circuits commerciaux, il est besoin de données supplémentaires qu'il n''est aisé de trouver avec les seuls moyens de l'archéologie. Pour l'époque grecque, grosse contribution des sources écrites et de la numismatique. Toutefois, le mot circulation implique une continuité de mouvement qu'il est difficile d'induire de sources n'évoquant que des faits ponctuels. [...]
[...] Platon la définit comme un groupe de personnes vivant sous les mêmes lois. Aristote (Politique) comme une communauté de citoyens, le demos, regroupé par une constitution (politeia). Elle se caractérise par son régime. Dans cette conception, tous les habitants de la cité ne sont pas citoyens, en sont exclus ceux qui n'y détiennent pas de pouvoir politique : femmes, jeunes, étrangers, esclaves. Il y a toutefois cette conception plus large de la polis comme ensemble des habitants de l'asty et de la chôra, donc ensemble de la communauté économique et sociale. [...]
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