Au IVe siècle, la Cité va s'affaiblir, avec pour point d'orgue la victoire de Philippe de Macédoine à Chéronée, avant de décliner complètement au siècle suivant. Ce n'est pas un hasard si l'on trouve une contestation de la Cité dans les idées de l'époque, contestation qui va prendre deux formes : autour de l'individu, puis autour de l'univers qui dépasse la Cité.
Il y a encore un penseur qui va accorder de l'importance à la Cité et en faire même l'objet central de sa réflexion, alors que lui-même aurait dû se détacher de la Cité : il s'agit d'Aristote. Aristote est sans doute l'auteur de l'Antiquité qui a exercé l'influence la plus forte sur les esprits durant l'Antiquité et le Moyen-Âge, à la fois dans la pensée arabo-musulmane avec Avincenne et Avéroès, et dans la pensée chrétienne avec Thomas d'Aquin.
[...] Pour autant, les stoïciens ont une conception de la liberté selon laquelle la liberté de l'homme réside dans sa sagesse. Que peut faire l'homme dans un monde dont il est seulement une infime partie et qui gouverne son destin ? Par son assentiment, l'homme peut coopérer à l'ordre rationnel du monde, identifier sa volonté à cet ordre rationnel, et prendre ainsi part à la symphonie des causes. Le sage est celui qui est d'accord lui-même et avec la nature universelle. La passion, pour les stoïciens, est une maladie à extirper et non une force à canaliser. [...]
[...] Un autre élément caractéristique chez Aristote est l'importance de la loi. Il pose pour principe que la pire des lois est meilleure que le pouvoir absolu d'un homme, et il dégage l'idée de la loi comme instrument contre l'arbitraire. Enfin, il marque son choix pour un gouvernement de la classe moyenne. Il considère que le gouvernement ne doit pas être entre les mains des riches, qui en abuseront pour accroître encore leur richesse ; il ne doit pas être non plus entre les mains des pauvres, car ce serait une forme de démagogie. [...]
[...] Toutes les monarchies absolutistes reproduisent le modèle de la monarchie hellénistique, que ce soit l'Empire romain lorsque l'Empereur devient un monarque absolu, ou que ce soit les monarchies absolues telles que l'Europe a pu les connaître à partir du XVIe siècle. Les rois hellénistiques ont été entourés de philosophes stoïciens. D'autre part, la monarchie hellénistique reproduit à l'échelle d'un pays l'ordre général du cosmos, et la conception de la liberté des stoïciens s'accorde parfaitement avec les monarchies hellénistiques : on peut être libre dans sa tête tout en étant soumis à un pouvoir royal absolu. [...]
[...] Le fondateur de la philosophie cynique s'appelle Antisthène. Il s'agit d'un Athénien contemporain de Platon, professeur de rhétorique, qui rencontre Socrate et qui, à ce moment-là, abandonne l'éloquence et prend Socrate à la lettre : si la vertu est le bien, il faut la pratiquer pour elle-même. Il va prôner un retour à l'état naturel (nature : phisis) par opposition à la loi (nomos) : c'est la négation de toute convention entre les hommes comme de tout préjugé, et donc la négation de tous les principes forgés par la Cité. [...]
[...] Pour Épicure, le plaisir est le bien, la douleur est le mal, mais plaisir et douleur du corps sont séparés de ceux de l'âme : on peut souffrir dans son corps, mais si l'âme ne souffre pas, l'homme ne souffre pas. Épicure considère que la vie de la Cité est indifférente au bonheur de l'homme. Au contraire, ce bonheur ne réside pas dans la quête des honneurs de la position publique, mais plutôt dans une certaine intimité. Les épicuriens sont les inventeurs d'un adage resté célèbre : pour vivre heureux, vivons cachés. [...]
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