Qu'est-ce que l'archéologie ? La réponse est en fait assez complexe. La définition de l'archéologie ne saurait se limiter à une étymologie, la « science du passé » ou plutôt des « choses anciennes » un peu à la façon de Thucydide.
Le mot recouvre en fait des conceptions qui peuvent varier suffisamment pour que le débat soit parfois passionné, houleux même, depuis que la pratique archéologique est entrée dans le champ des sciences humaines et historiques il y a un siècle environ.
Le seul, le vrai dénominateur commun de tous ces observateurs un peu particuliers du passé - les archéologues - est l'attention portée aux vestiges, aux artefacts, aux objets, aux structures, aux données matérielles, selon le vocabulaire que chacun voudra employer, à ces archives du sol mises au jour et exploitées scientifiquement.
Les modalités de découverte de cette matière première, les choix d'étude et les champs de recherche privilégiés créent des archéologies qui n'ont cessé d'évoluer, de façon accélérée depuis une trentaine d'années. Dans ce contexte, les querelles d'écoles sont loin d'être anecdotiques. En effet, la paléontologie humaine ne saurait être étudiée de la même manière que la statuaire dans la Grèce de Périclès, les techniques agricoles en Europe du Nord au IIIe millénaire avant notre ère, la chasse au Paléolithique inférieur ou encore que les pratiques funéraires de La Tène ancienne en Champagne ou le problème de la romanisation dans les villæ GR.
Les découvertes, modestes en nombre il y a un siècle encore, se sont considérablement accrues non seulement parce que l'équipement des tracteurs les a remontées en masse à la surface, mais aussi parce que le terme même de découverte a changé de sens, enfin avec l'archéologie préventive (loi de 2002).
L'archéologie ne se fait plus seulement avec des objets et des murs mais avec le moindre vestige que les techniques de laboratoire sont capables de faire parler. De surcroît, l'histoire de l'archéologie est marquée par des spécificités nationales - une tradition de la typologie en Allemagne et plutôt de l'anthropologie en Angleterre par exemple - qu'alimentent des législations spécifiques d'exploitation du sous-sol et des vestiges qu'il recèle (...)
[...] L'Allemagne s'inscrit parmi les toutes premières dans ce nouveau cadre. Cette nostalgie du passé est l'expression d'un sentiment national que les conquêtes napoléoniennes ont contribué à exacerber, et qui traverse toute l'histoire contemporaine de l'Allemagne jusqu'à la chute du IIIe Reich. Elle explique que l'archéologie - et particulièrement l'archéologie protohistorique considérée comme la science des origines germaniques - soit investie d'une mission particulière. Pour les archéologues scandinaves, le développement d'une archéologie scientifique passe par l'exploration de leur identité, une archéologie nationale qu'il ne faut pas confondre avec l'archéologie nationaliste dont l'Allemagne nazie et l'Italie fasciste seront les terres d'élection. [...]
[...] Les aménagements qui lui ont été apportés ont conditionné pendant un demi-siècle les découvertes les plus modestes mais aussi les travaux d'aménagement d'envergure, comme la création des réseaux routiers et ferrés, dans le cadre de ce qu'on appelle maintenant l'archéologie préventive. On essaie maintenant de fouiller avant la destruction par les aménagements : ce sont les archéologues qui détruisent : il y a une sorte de contournement de la loi. Les cadres comme les acteurs de l'archéologie s'en sont trouvés affectés. Parallèlement, les héritiers d'une archéologie faite par des amateurs éclairés continuaient à enrichir les connaissances communes. [...]
[...] Il ne s'agit plus d'exalter l'origine d'une famille royale ou princière, mais de contribuer à la construction d'une tradition nationale à l'heure où l'Europe s'engage dans un double mouvement d'affirmation des États nationaux et d'expansion coloniale. Pas plus que les autres sciences de l'homme, l'histoire et l'ethnologie en particulier, l'archéologie n'échappe à de telles influences. L'archéologie science nationale ? L'avènement des États nationaux donne aux entreprises archéologiques une dimension nouvelle qui s'exprime particulièrement dans les pays à la recherche de leur identité nationale. [...]
[...] Plus cette histoire remonte vers les origines, plus elle se transforme en archaiologia, en la collection, la recension et l'étude de ce qui nous vient du passé: textes, images, objets. Cet effort intellectuel et philosophique fut partagé tant par les Grecs que par les Romains. Les philosophes et les historiens du monde gréco-romain avaient eu l'intuition de la très longue histoire de l'homme, ils décrivirent les premiers pas d'une humanité primitive, découvrant les techniques de la chasse et de la cueillette ainsi que l'utilisation du feu. Bref, ils émirent l'hypothèse d'une histoire humaine bien antérieure aux premières civilisations du Proche-Orient. [...]
[...] Il a également écrit plusieurs romans de science-fiction sous le nom de Francis Carsac Granet, Marcel (1884-1940), sinologue et importante figure de l'École de sociologie française. Né à Luc-en-Diois (Drôme), il intègre l'École normale supérieure en 1904 et passe l'agrégation d'histoire trois ans plus tard. En 1911, il profite d'une mission du ministère de l'Instruction publique pour parfaire ses connaissances de la Chine ancienne. Travaillant à partir de différents corpus contenant les plus anciens documents sur l'«!Empire du Milieu!», il reconstitue cette société de manière sociologique et ethnographique. [...]
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