Filiation grecque, Grèce antique, adoption, bâtardise, reniement, exclusion d'un enfant, Athènes, culte familial, loi de Péricles de 451
Dans le cas d'Athènes, cette pratique d'agrégation d'un nouveau fils est fabriquée. "Poietos" en grec signifie "fabriqué", "adopté" (opposé à "gnèsios": "qui provient de naissance").
L'adoption est un procédé contradictoire, c'est une pratique à la fois très courante et attachée à une certaine méfiance. Souvent dans les tribunaux athéniens, si l'héritage est demandé par le fils adoptif la partie adverse va tout de suite rappeler qu'il a été adopté. Les adoptions sont souvent liées aux discordes familiales, car il y a vite des accusations d'intéressement. Platon rappelle que si un enfant apprend sur le tard qu'il a été adopté, une nouvelle configuration s'installe et sa relation avec ses parents adoptifs se dégrade, le respect diminue.
[...] Péricles, lui-même ayant perdu ses fils, a demandé une dérogation à sa propre loi, en demandant que ses bâtards, issus d'une union illégitime, furent transformés en citoyens et puissent hériter. Les soldats bâtards spartiates sont appelés les "homoioi", ils faisaient partie d'une frange de la population appelée "inférieur". À Sparte, il existait donc des bâtards qui furent exclus mais également utilisés. ! III/ Exclure un enfant : exposition et reniement ! Si un père veut faire de son fils un bâtard, il doit l'exposer. On ne connaît pas l'ampleur de ce phénomène en raison de l'absence de données objectives. [...]
[...] C'est une obligation sociale. De plus, à sa mort, le citoyen a peur que son enterrement ne se fasse pas en bonne et due forme et que le culte familial s'éteigne. Ainsi, en adoptant un fils ce dernier peut s'occuper de son enterrement. Ce fils adoptif doit passer par des rites de reconnaissance pour être reconnu. Il est donc présenté à la phratrie, pour que cette dernière soit témoin de l'introduction du fils adoptif dans la famille. Les enfants adoptés ont en général une vingtaine d'années, ce ne sont jamais de jeunes enfants. [...]
[...] Ce sont des enfants qui sont à la croisée du biologique et du social. Ils sont exclus des droits politiques et sociaux, car le père n'a pas fait toute les étapes de reconnaissance. Sur le plan patrimonial, les sources montrent qu'ils sont exclus de la parenté juridique ("l'anchisteia" en grec) et donc de l'héritage. Il y a un flou sur les cas où un homme citoyen n'a aucun fils légitime. Dans les textes, les pères arrivent à transmettre une petite portion de son héritage à ses bâtards. [...]
[...] Il devient ainsi le gendre et le fils adoptif. Dans la grande majorité, les fils adoptifs ont déjà des enfants, cela permet une transmission plus simple des héritages. À Athènes, une adoption préférentielle est la captation de l'héritage de la fille par la fils. Ainsi, le petit fils va bénéficier de l'héritage de son grand père (qui l'a adopté), car sa fille (la mère du fils) ne peut pas hériter. Cela est dû au fait que si un homme n'a pas de fils son héritage est perdu puisqu'une femme n'est pas citoyenne et ne peut donc pas hériter. [...]
[...] Ce sont eux qui décidaient de sélectionner les enfants, pour que les Spartiates soient la race la plus pure possible. Dans le cas où les anciens jugeaient les enfants inaptes, les enfants étaient jetés dans le précipice près du Taygète (chaîne de montagnes grecque située dans le Péloponnèse). Cette inaptitude peut être due à des malformations ou un manque de "vigueur" de l'enfant. Platon affirme qu'à Athènes, il y avait la possibilité de renier son fils par la voie du héraut (officier de l'office d'armes chargé de faire certaines publications solennelles ou de porter des messages importants), afin de proclamer publiquement que le père reniait son fils. [...]
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