Avant Rome, on appelle la péninsule Ibérie. C'est un carrefour d'influences ibères, puniques, grecques et celtes. Les regroupements politiques y ont toujours été limités. La République y dessina deux provinces et Auguste en ajouta une troisième (la Lusitanie). L'ensemble connut une double évolution : unité de l'Hispanie et force des découpages administratifs.
Celui qui vient de la péninsule est maintenant appelé hispanus, sans lien avec sa province. C'est l'armée qui donne a chaque province sa cohérence. On peut dire que l'armée a participé à la romanisation de la péninsule mais aussi à son hispanisation. La romanisation a longtemps été vue comme un élément de progrès, dans l'optique coloniale de la civilisation, puis la résistance à la romanisation a pris l'ascendant historiographique mais c'est toujours le même hiatus : lire l'histoire romaine à l'aune du passé colonial de l'Europe. Il faut ici étudier la provincialisation de l'empire romain qui a été facteur de son unité.
L'histoire militaire excède largement l'histoire de la guerre (...)
[...] d'hommes libres soit autour de 5 m de personnes, donc une densité autour de 8 à 9 hab/km2. Les statuts sont variés : 26 colonies municipes villes latines, des villes libres ou fédérés soit 108 cités non stipendiaires pour 291 stipendiaires. Juridiquement, on connaît trois échelons : cités de droit romain, de droit latin et cité pérégrine. Trois rangs honorifiques existent : la colonie, le municipe et la ville pérégrine. Le municipe est uniquement de droit romain sous Auguste. Il existe des colones latines, exceptionnelles. [...]
[...] Elle est à la fois instrument du pouvoir, force de police et machine de guerre. Il a fallu créer des districts dans la province, les conventus, qui existent peut-être depuis Auguste si l'on en croit la Tabula Lougeiorum découverte dans les années 1990. On part de 4 conventus pour arriver à 7 à l'époque de Vespasien. Le conventus à l'époque d'Auguste désigne la tenue d'assises régulières convoquée dans une cité. Cela pallie la trame trop lâche des cités. Auguste ne peut confier les finances des provinces de César à des questeurs : ce sont donc des procurateurs équestres. [...]
[...] Elle n'est qu'un instrument et un auxiliaire comme le montre Strabon. Il est faux de voir dans l'armée l'origine du conventus sous Claude. Son origine est bien civile et ne correspond pas à un ancien district militaire. L'armée joue un rôle territorial essentiellement à cause des aspects corporels selon la terminologie des juristes romains : faire vivre, loger, nourrir, vêtir, entraîner les troupes. D'où l'importance des bornes qui nous indiquent des prata (prés) appartenant à une légion. Les bornes sont ici de précieux indices qui nous montrent la mise en place d'une armée permanente dans la province. [...]
[...] Ils n'ont plus qu'à dévaster le territoire pour affaiblir cruellement l'ennemi. La prise de Lancia aux Astures fut présentée comme une grande victoire et permit de fermer les portes du temple de Janus en 25 aC. Mais la guerre dura encore plus de 10 ans. L'allongement du service et les conditions du conflit entraînèrent une grogne qui préfigure les soulèvements de Pannonie et de Germanie en 14. En 25, les vétérans de la Ve et Xe légions peuvent s'installer dans la colonia Iulia Augusta Emerita à savoir Mérida. [...]
[...] L'histoire militaire excède largement l'histoire de la guerre. Chapitre premier : aux origines de l'armée hispanique : efforts militaires et provincialisation sous la République et au début de l'Empire Il a fallu deux siècles pour que Rome réussisse à dominer la péninsule, de la bataille d'Ilipa en 206 jusqu'à 19 aC, date de la fin des campagnes cantabriques. Durant ces deux siècles, le fait militaire prend une importance considérable comme le relève Appien. Le temps des guerres civiles On oppose un 2e siècle où la romanisation est épisodique avec un premier siècle où l'Hispanie devient le champ des ambitions des imperatores. [...]
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