Quand on parle de colonisation, et de colonie, il faut absolument faire attention à ne pas commettre d'anachronisme. Le terme de colonisation ne recouvre évidemment pas la même réalité à l'époque contemporaine et à l'époque antique. Dans l'Antiquité, fonder une colonie, consiste à fonder une autre cité en terre étrangère. Donc, par rapport à la colonie, la cité fondatrice est la métropole (metropolis), la cité mère.
Pourtant, il faut d'emblée insister sur le fait que, et c'est aussi une grande différence entre les colonisations modernes et contemporaines et les colonisations grecques, il n'y a pas de continuité politique entre la métropole et la colonie. Une métropole fonde une cité qui est très rapidement un état indépendant.
Le monde grec est extrêmement morcelé, et la colonisation va accentuer ce phénomène. Il faut remarquer que ce phénomène de la colonisation couvre deux siècles, entre les années 750 et 530. Il existe encore de nouvelles créations au Ve siècle, mais elles sont rares et il y a un autre phénomène, celui de l'impérialisme athénien.
La cause la plus évidente de la colonisation grecque est la surpopulation. Il faut relativiser cette surpopulation. Cette surpopulation est relative : dans une Grèce au sol ingrat, une variation, même légère de la population, entraîne l'impossibilité de nourrir tous les habitants. Les cités grecques vivaient au quotidien dans la pénurie.
[...] La colonisation dans cette région se fait à partir du début du 7e siècle. C'est à cette époque que Mégare s'implante dans le Bosphore. Les Mégariens s'établissent tout d'abord à Chalcédoine (sur la rive asiatique) en 687. Mais, ils se rendent compte que la rive européenne est plus intéressante et ils s'établissent ensuite à Byzance (sur la Corne d'Or) qu'ils créent en 660. On pense que les Mégariens se sont d'abord établis à Chalcédoine car ils avaient peur des Thraces qui contrôlaient la rive européenne. [...]
[...] Les colonisations se réalisent au cours de trois siècles, et l'on observe plusieurs vagues. Au 8e siècle ces nouvelles fondations touchent à la fois l'Occident et l'Orient. Au 7e siècle, on s'aventure au nord et au sud. Enfin, le 6e siècle est une période de consolidation avec la multiplication de fondations aux endroits découverts au cours des deux siècles précédents. Au 6e siècle, on observe beaucoup de fondations de cités par des cités coloniales fondées aux 8e et 7e siècles. [...]
[...] Les fondations milésiennes les plus importantes sont Istros (au sud de l'estuaire du Danube) vers 650 et Olbia vers 646. La cité la plus prospère c'est Olbia qui a été fondé à la jonction de deux estuaires. Olbia se trouvait à un carrefour de communication aussi bien maritime que terrestre. Ces cités milésiennes sont notamment prospères grâce au commerce d'esclaves (Slaves d'Europe centrale, vendus par les Scythes aux cités grecques et revendus dans toute la Méditerranée). Le commerce d'esclaves est l'un des premiers commerces de la région avec l'huile d'olive, le vin et les céréales. [...]
[...] L'habitat et les lotissements Les maisons des premiers colons sont minuscules. Les fouilles archéologiques ont montré que les premiers habitats sont des habitats précaires, constitués d'une seule pièce, d'un seul étage, avec des sols en terre et des toits en chaume. L'inconvénient de ces constructions très modestes, c'est qu'elles n'ont laissé que peu de traces. D'ailleurs, on connait mieux l'habitat qui a succédé à ce premier habitat de fortune. Il est donc difficile d'avoir une idée précise de la vie des colons pendant les premiers mois de leur installation. [...]
[...] La plupart des colonies sont créées sur une côte et la tradition veut que le fondateur s'assure de la construction de murailles autour de la nouvelle cité. Cette muraille, qui délimite un espace urbain, est un facteur de sécurité. Par la suite, on construit des postes militaires avancés sur un territoire que l'on grignote en terre étrangère. Une cité comme Marseille dispose ainsi très rapidement d'un territoire immense et va même fonder d'autres cités à l'intérieur des terres en direction de la vallée du Rhône. [...]
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