Depuis le début du dernier siècle de la République, à la suite de la guerre sociale, Rome a été contrainte d'accorder la citoyenneté à tous les italiens. Les processus d'acquisition de la civitas Romanas sont essentiels à la compréhension des mécanismes et des effets de la conquête romaine sur l'Empire.
Etude sur les régions septentrionales de la Gaule, Gaule Belgique et Germanie inférieure (...)
[...] L'hypothèse d'un octroi claudien aux Trois Gaules et donc à la Belgica avancée par C. JULLIAN, reste privilégié encore aujourd'hui. Mais en plus de cette concession globale, certaines villes ont été élevées au rang de colonie latine comme Trèves, Thérouanne, Metz / En Germanie inférieure colonies romaines sont attestées : Cologne et Xanten et 3 municipes latins : Bataves, Tongres, Caninéfastes. Seul le passage à la citoyenneté romaine pleine et entière entraine des modifications onomastiques : le changement de statut implique la modification de la forme du nom en tria nomina. [...]
[...] Tous les personnages mentionnés sont des indigènes : gentilices impériaux, signe de leur citoyenneté récente par le biais du patronage ou gentilice patronymique, indice de l'accès à la civitas par le principe du droit latin. Mais aucun ne porte de noms latins. Donc pas monde colonial. Parmi les citoyens, il apparait clairement que les membres de l'élite actifs au début de la période portent tous ou presque des gentilices impériaux notamment celui Iulius. L'octroi de la citoyenneté aux notables locaux par César puis Auguste a été une politique volontariste d'intégration. Claude plus représenté en Germanie. $pour les siècles suivant, place est faite aux noms de formation récente : gentilice latins patronymique. [...]
[...] Les surnoms sont presque toujours latins tendance à promouvoir la latinisation. Dans les Trois Gaules difficile de reconnaitre les familles dirigeantes qui ne se plaisent plus à étaler les carrières sur les mausolées. Dans les monuments funéraires, l'épigraphie suit le même chemin. Ce n'est pas un désintérêt pour la vie civique car grande vague d'évergésie mais plutôt un changement de mentalité. [...]
[...] Présence également des Claudii ou des Flavii chez les bataves par exemple C. Petillius Vindex, un batave doit sans doute son nom à Petillius Cerialis, légat de Vespasien, qui a mis un terme à la révolte des Bataves. -Une autre voie de pénétration de la citoyenneté romaine est l'armée. A partir de Claude, se répand l'octroi de diplôme militaires qui témoignent de la concession de la civitas aux soldats (ou de manière plus limitée aux vétérans à partir de Trajan) pérégrins des auxilia et des flottes. [...]
[...] Cette structure trace la ligne entre les citoyens et ceux qui ne le sont pas. Le gentilice est marqueur de la citoyenneté. Un idionyme (un nom unique, éviter le terme de cognomen) peut être déjà latin pour marquer l'adhésion à la langue du conquérant ou composé dans l'une des langues indigènes de l'empire. Grande diversité. La nomenclature traduit le statut civique comme cela apparait dans le cas des unions inégales : association dans une même inscription d'un porteur d'un tria nomina et l'autre d'un idionyme s'explique par une différence de statut et non par une différence de mentalité face à la romanisation. [...]
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