Même parti, le bourreau césarien pouvait encore sévir, au niveau du souvenir. La société gauloise était désormais face à elle-même. Peut-on alors parler d'acceptation ? Dès 12 av. JC. La troupe légionnaire décrut considérablement en Gaule. Le Gaulois avait-il changé ? Peut être. La paix faisait la richesse et beaucoup de notables étaient prêts à prendre la suite des évergètes italiens. Mais la prospérité du pays est loin d'être l'unique facteur qui pousse les gaulois à rejoindre le cercle de la romanité. A la même période, Rome elle-même était en train de muter (fin de la république) (...)
[...] Les gaulois avaient jusqu'alors un centre religieux unique, chez les Carnutes, ou ils se rassemblaient pour célébrer des rites pluriséculaires. Or voici que les délégués étaient priés de se rassembler à Lyon sous la conduite d'un prêtre, pour célébrer un nouveau personnage, quasiment divin, inconnu du panthéon des celtes. La manœuvre est donc particulièrement audacieuse. Le numen impérial devenait ainsi incontestablement le lien de la société romaine toute entière. Es notables de Gaule apprécièrent cependant la nouvelle situation et l'on vit se précipiter les plus grandes fortunes de Gaule, car les evergésies (jeux, spectacles ) étaient au niveau de la position sociale et politique considérable (amphithéâtre de Lyon construit pas C. [...]
[...] Quand aux dieux, le polythéisme leurs permettaient de subsister. Nous avons des dédicaces à des dieux celtiques (Esus, Epona aux dieux des romains, et à des divinités syncrétiques associant un nom latin à un nom celtique (Mercure Arverne, Apollon Verotutus, Mars Mullo). Dès lors la Gaule était définitivement devenue romaine. Les historiens inventèrent alors un concept qui n'a guère de sens, celui de gallo-romains. Désormais, la civilisation gauloise fut celle de Rome, matinée de quelques résurgences celtiques mais il n'y eu jamais de fusion ethnique et culturelle comme le sous entend ce terme. [...]
[...] De fait, ils furent ceux qui acceptèrent la domination romaine et qui devenus citoyens romains prirent jusqu'en 41 ap. (mort de Caligula) le nom des Jules. L'enquête menée par Edmond Frézoul sur 509 occurrences de noms de métiers dans l'épigraphie semble relancer le débat sur la relation entre noblesse, bourgeoisie et artisanat. La Narbonnaise, province la plus romanisé, fut aussi celle qui célébra le plus les travailleurs manuels. Faut-il lors considérer que dans un monde romain méprisant pour les travaux manuels, la Gaule faisait exception ? [...]
[...] mais il ne nous laisse aucune description de la ville ni de ses habitants. Nous ne saurons jamais le nombre d'habitant qui peuplaient la ville pas plus que nous ne connaitrons les monuments qui faisaient sa gloire. Un pan social entier d'histoire nous échappe ainsi complètement. Il est cependant clair que le système de gouvernement des cités de l'Italie romaine s'est répandu sans difficulté en pays gaulois. Comme en Italie, le notable de Gaule, gros propriétaire terrien, se fait aussi évergète. [...]
[...] Le meilleur exemple est celui du domaine viticole, source d'enrichissement de l'Italie et de ses élites sénatoriales et équestres. Les romains interdirent ainsi fin IIe ou début Ier av. la plantation de nouvelles villes aux nations transalpines mais il semble évident que la mesure ne concernait pas les citoyens romains, or ceux-ci étaient nombreux en Gaule. L'élargissement du cercle des citoyens eu des conséquences considérables. La plus importante étant le fait que la distinction faite, sous la république, entre Romains et nations transalpines (non romaines) fut remplacée par une différence de traitement entre l'Italie et les provinces, qui étaient bien sur plus frappées (arrachage des vignobles) que la péninsule italienne. [...]
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