Confrontés à un environnement étranger et hostile, les soldats ont essayé de se concilier les divinités locales, mais ont aussi importés leurs divinités gauloises et germaniques. Le résultat est complexe : de nouveaux cultes et sanctuaires, qui ne furent ni romains, ni indigènes.
[...] D'un autre côté, la Bretagne est à l'origine de la disciplina druidique d'après Jules César. En 60-61, les humiliations dont les Romains se sont rendus responsables ont provoqué la révolte de la reine des Iceni, Boudica, qui a fait appel à la déesse Andraste. Il semble qu'en conséquence, tout forum en Bretagne, même dans un municipe, est dépourvu de temple, contrairement à l'usage en Gaule. Malgré l'emploi du latin, une centaine de théonymes celtiques sont attestés en Bretagne comme en Narbonnaise. [...]
[...] Les déesses mères sont très populaires autour de Cirencester, comme déesse unique ou triade. A. Aquae Sulis Le sanctuaire de Sulis Minerve à Bath/Aquae Sulis est l'un des grands sanctuaires guérisseurs en Bretagne à livrer des témoignages abondants, dont 130 tablettes d'exécration. Pour Green, le culte de Sulis Minerva fournit un exemple superbe de fusion et d'hybridation des croyances et pratiques religieuses romaines et celtiques La source des eaux thermales qui est encore utilisée aujourd'hui est au centre du culte. [...]
[...] La religion n'a servi comme signe de la romanité que pour certaines populations, notamment chez les élites : les mosaïques et les statuettes dans les villas montrent les choix des grands propriétaires, notamment une préférence pour la mythologie gréco-romaine. Un dieu comme Bacchus par exemple n'est pas le reflet d'une religiosité, mais il constitue plutôt un décor approprié pour le symposium. [...]
[...] Conclusion La religion a joué un rôle important au sein des sociétés en Bretagne romaine, mais on ne peut pas parler pour autant d'impérialisme religieux (exception faite pour le temple de Claude à Colchester). Bien que nos témoignages épigraphiques soient faussés par la forte présence des militaires en Bretagne, nous n'observons pas d'introduction des cultes militaires : les dédicaces font état de choix individuels et même les dédicaces par les cohortes et les alae sont largement consacrées aux génies du lieu, à des divinités locales ou importées de la Gaule, des Germanies, etc . [...]
[...] Sanctuaires, municipalités, héros En contexte urbain et suburbain, il s'agit généralement de nouvelles créations, en particulier à Verulamium, capitale présumée des Catuvellauni et municipe romain. L'agglomération de l'âge du fer est implantée sur une colline au sud de la ville romaine. A 500 m au NE de la ville romaine (site de Folly Lane), un grand sanctuaire avec temple romano-celtique a joué un rôle important dans la vie religieuse de Verulamium jusqu'au IIIe siècle. On y a reconnu un culte civique, mais non destiné à une divinité poliade ordinaire : une tombe isolée est à l'origine de ce lieu de culte. [...]
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