Le règne d'Antonin le Pieux passe pour un des plus calmes de l'Empire ; il correspond, pour beaucoup d'historiens, à l'apogée du « siècle des Antonins ». Pour mieux comprendre cet empereur, qui fut, on le remarquera, le premier vrai Antonin, nous présenterons d'abord les étapes de son accession au pouvoir, puis nous développerons la politique qu'il mena de 138 à 161, avant de voir enfin quelles sont les caractéristiques de la civilisation romaine à son époque.
[...] Plus exotique et plus original, le Jupiter d'Héliopolis, un Baal syrien (de Baal-bek), connut aussi une certaine diffusion. Dans le domaine intellectuel, le monde grec s'imposa avec une brillante école de rhétorique (la deuxième sophistique Hérode Atticus n'a laissé aucun écrit, mais il a fortement marqué les esprits. Aelius Aristide, auteur de nombreux discours, illustra la richesse culturelle et matérielle de la Grèce d'Asie, et son attachement à Rome. Pausanias, lui aussi Grec d'Asie, a laissé une Périégèse, une sorte de Guide bleu de l'Antiquité, où il exprima son patriotisme culturel, un sentiment qui n'était pas incompatible avec un fort attachement à Rome. [...]
[...] Par tous les aspects de sa personnalité, Antonin le Pieux représentait le juste milieu. Il aimait la culture mais avec modération et il compta au nombre des stoïciens tempérés. À l'égard de ses sujets, il se montra humain en tout, cultivant l'image d'un homme qui aimait la campagne, la chasse et la pêche. En politique extérieure, il sut se montrer énergique avec douceur et patriote sans excès. II / Une politique du juste milieu L'empire était heureux, comme l'a dit le rhéteur grec Aelius Aristide dans l'Éloge de Rome qu'il prononça en 143 ; en 148, la célébration du 900e anniversaire de Rome mit en évidence un sentiment d'unanimité et de satisfaction de tous les habitants du monde méditerranéen. [...]
[...] Les provinciaux furent satisfaits : l'empereur se montra généreux à leur égard et choisit avec soin les nouveaux gouverneurs. Une limite : dans le droit fut introduite une nouvelle distinction, entre honestiores et humiliores, qui opposait les plus riches aux plus pauvres, ces derniers étant plus durement sanctionnés pour une même faute. L'empire jouit de la sécurité sur tous les fronts, même s'il y a quelques troubles : en Orient, Antonin le Pieux refusa de rendre à Vologèse III le trône de Chosroès. [...]
[...] Aelius Hadrianus (noms d'Hadrien) Antoninus. Il appartenait à une riche famille et il a su faire fructifier son héritage, essentiellement constitué de biens fonciers, auxquels il faut ajouter des briqueteries. La carrière sénatoriale qu'il a suivie (le cursus honorum) l'a mené aux plus hautes fonctions, un consulat en 120 et le proconsulat d'Asie en 134. En 138, il avait 52 ans, ce qui, conformément aux critères de l'époque, faisait de lui un vieillard, donc un homme sage. Sa désignation par Hadrien, en fait son adoption, a été approuvée par le sénat. [...]
[...] Fronton de Cirta, un autre Africain, a acquis la célébrité pour avoir eu un excellent élève, encore inconnu à cette époque, le futur Marc Aurèle. Il a laissé une œuvre légère, un Éloge de la fumée, un autre éloge, de la poussière. C'était là jeux d'intellectuel. Conclusion Le règne d'Antonin le Pieux n'a pas marqué l'apogée de l'empire dans tous les domaines : les découvertes les plus récentes de l'archéologie montrent que la prospérité s'est poursuivie jusqu'au temps des Sévères. [...]
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