Vie de Louis VI le Gros, Suger, 1144, Hugues du Puiset, seigneur brigand, souveraineté royale, Louis VI
Les faits relatés sont à replacer dans un contexte où la royauté tout comme les principautés participent au mouvement de centralisation. On assiste alors à l'affirmation des suzerains, dont le roi, face aux châtelains. Louis VI entendait devenir le maître en son domaine ainsi il lutta selon J.FAVIER contre les repaires de pillards que constituaient les châteaux féodaux. C'est pourquoi une coalition s'organisa en Beauce contre le repaire d'Hugues du Puiset. Le château de ce dernier se trouvait à deux lieux à l'Ouest de Toury au-delà du village de Janville.
L'extrait qui nous est proposé est le récit de l'intervention justicière voire vengeresse du roi dans un conflit local qui menace les intérêts de plusieurs seigneurs. Hugues du Puiset, dont le portrait péjoratif est dépeint dans la 1ère partie, menace les intérêts et l'intégrité du comté de Chartres ainsi que des seigneuries ecclésiastiques locales. Thibault de Blois fait alors appel au roi pour se venger d'Hugues du Puiset qui a pillé ses terres, et profiter de la mobilisation ecclésiastique contre lui. La cause des églises est un argument de campagne soutenue par une opinion publique favorable. Devant la non-réponse d'Hugues, le roi décide d'attaquer le château dans lequel ce dernier est retranché.
[...] Rien ne l'arrête : les pauvres, les veuves, les orphelins sont attaqués (l.40). L'auteur semble évoquer la pratique de viols d'où l'expression vexations très impies Ce n'est pas directement Hugues du Puiset qui commet tous les méfaits mais il créé un climat de terreur et de violence extrême. Suger insiste sur l'impiété d'Hugues du Puiset dans ces actes et dans son laisser faire. Toutefois il convient de préciser à nouveau que le récit de Suger est assez moraliste et teinté des idéaux religieux. . [...]
[...] Même lors de l'intervention royale, Hugues ne s'incline pas devant les décisions du roi. C'est ainsi que lorsque le roi appel Hugues à se présenter devant le conseil organisé à Melun (l.43), Hugues ne prend pas la peine de ce déplacer d'où l'expression par défaut (l.45). Les ordres royaux ne sont pas écoutés. L'autorité royale loin d'être dissuasive apparait comme secondaire pour ces seigneurs brigands alors roi dans leurs principautés. Toutefois dans ce récit, les exactions commises par des seigneurs ne sont pas vécues comme une indépendance de leur part, mais comme des mauvaises passes dans les relations tumultueuses entre seigneurs. [...]
[...] Mais alors on peut se demander pourquoi Thibault IV de Blois, fils d'Adèle de Normandie comtesse de Chartres (l.15) fait appel au roi dans ce conflit entre vassal et suzerain ? Quels sont les intérêts du roi dans cette histoire ? II) L'appel à un pouvoir royal dont la souveraineté est mise à mal Un roi dont on ne fait "guère cas" À peine seigneur, Hugues se mit à opprimer et à piller les terres voisines. Puis constatant l'impunité dans laquelle il exerçait ses méfaits, et voulant augmenter le butin, il s'attaqua au comté de Chartres. En aucun cas il n'est question de représailles à son encontre. [...]
[...] Un roi arbitre . Thibault fait appel au roi car il se retrouve au pied du mur (l.36) devant son impuissance à faire plier, militairement parlant, Hugues. C'est- à-dire que le conflit qui aurait pu se résoudre à une échelle locale est dans l'impasse face à la résistance d'Hugues. Il lui faut l'appui d'un autre souverain dont la proximité est immédiate : le roi. En effet, des troupes du comté de Chartres, du comté de Châteaudun et enfin du comté de Blois on déjà été rassemblées sans toutefois avoir de grands résultats (l.34-35). [...]
[...] Louis VI entendait devenir le maître en son domaine ainsi il lutta selon J.FAVIER contre les repaires de pillards que constituaient les châteaux féodaux. C'est pourquoi une coalition s'organisa en Beauce contre le repaire d'Hugues du Puiset. Le château de ce dernier se trouvait à deux lieux à l'ouest de Toury au-delà du village de Janville. (IMAGE) Analyse : L'extrait qui nous est proposé est le récit de l'intervention justicière voire vengeresse du roi dans un conflit local qui menace les intérêts de plusieurs seigneurs. [...]
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