Vie des collèges de métiers romains, second siècle, personnel des collèges, fonctionnaires, patrons des collèges, ressources des collèges, Rome, Empire romain
Les collèges de métiers, s'ils s'occupaient d'intérêt commun à une profession, ne cherchaient pas à s'assurer le monopole d'un métier ni à organiser l'apprentissage. Il semblerait même que dans la vie intérieure de ces associations, les choses de métiers n'occupaient pas une grande place. Ils étaient le moyen pour certains membres comme les affranchis de sortir de la faiblesse de l'isolement et d'accéder à une forme de distinction sociale. Citoyen de la ville, l'ouvrier n'avait pas grand-chose à dire ni personne pour l'écouter tandis que membre d'un collège, il était l'égal de ses confrères. Ce que le riche citoyen était au municipe, l'artisan l'était dans le collège et les sacrifices que l'un faisait pour s'attirer la considération de ses concitoyens, l'autre les faisait pour gagner celle de ses collègues.
[...] Les collèges se glorifiaient de mettre en tête de leur album le nom d'illustres et opulentes personnes. C'est une preuve de la considération dont jouissaient les collèges que l'empressement que des hommes hauts placés recherchaient cet honneur. Pour choisir le patron, le collège se réunissait au complet dans sa maison corporative ou dans son temple (ligne 3 texte et sur le candidat un rapport était fait par le président ou d'autres fonctionnaires influents du collège (ligne document qui comportait un grand éloge de celui qui était proposé, ce qu'on décèle dans le texte a par ailleurs. [...]
[...] Le ou les présidents des collèges portaient des noms divers selon les cités. On les appelait ordinairement maitres (magistri ligne 10) et ils étaient élus annuellement (parfois tous les 5 ans dans les collèges qui comptaient par lustres) par l'assemblée. Les candidats étaient choisis parmi ceux qui avaient déjà rempli d'autres fonctions dans le collège et il fallait qu'ils suffisamment riches pour supporter les charges de la dignité car pour y accéder, il fallait payer la summa honoraria. Cette somme en argent ou en nature était fixée par le règlement. [...]
[...] dont on peut trouver la mention à la ligne 3 du texte et la fortune qu'elle contenait était la propriété de la personne morale que représentait la communauté des membres. Dès lors, quelles étaient les sources de revenus des collèges ? Ils pouvaient alimenter leur caisse par un droit d'entrée qui représentait grosso modo le tiers de ce que le collège dépensait pour des funérailles (100 sesterces), des prestations volontaires, le travail des esclaves et des affranchis, une cotisation mensuelle ou encore par la summa honoraria, don en argent ou en nature offert par les fonctionnaires qui payaient ainsi l'honneur qu'on leur faisait en les élisant. [...]
[...] Si la constitution des collèges était démocratique est égalitaire, leur hiérarchie reproduisait bien entendu les modèles sociaux qui avaient cours hors du collège ; et pour accéder aux dignités, il fallait de l'argent. Toutefois, ces associations s'efforcèrent de procurer à leurs membres les multiples avantages que ceux-ci y avaient recherché à l'origine ; avantages financiers, aide juridiques, solidarité entre les gens de même métiers et reconnaissance sociale pour ceux des citoyens qui n'avaient d'autre possibilité que celle-ci pour y accéder. [...]
[...] Il y avait de grandes disparités entre toutes ces instances, de par leur nature mais aussi par leur localisation. Mais certaines similitudes, qu'on pourrait presque appeler des canons étaient communes à tous : le culte, le soin des funérailles, les banquets fraternel. Les collèges ont aussi en commun qu'ils permettaient aux citoyens d'accéder à une solidarité et à une certaine reconnaissance sociale. Tous les collèges suivaient un modèle commun, à savoir celui de la cité. Leur autonomie intérieure, nous avons pu l'entrevoir à la lueur des quelques éléments que nous avons traités, était complète. [...]
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