La tyrannie de Périandre sous Corinthe, Hérodote, Périandre, traduction d'Andrée Barguet, antique Corinthe
Périandre, fils de Kypsélos, règne sur Corinthe, ville maritime et commerçante importante, de -627 à -585. Descendant des Héraclides, il exerce une tyrannie, son père ayant pris le pouvoir par la force et illégalement. Ce régime politique s'installe en Grèce au VII et VIème siècles, profitant de crises dans la cité.
La tyrannie ne touche donc que les cités au développement assez avancé. Ainsi, le texte « la tyrannie de Périandre à Corinthe » est écrit par Hérodote, né à Halicarnasse vers -485. Issu d'une famille riche, il suit ses parents ennemis du tyran Lygdamos en exil sur l'île de Samos. C'est à cette période qu'il commence ses nombreux voyages. Il s'installe ensuite à Athènes. Hérodote nous laisse une œuvre magistrale nommée Histoires.
Le document, « la tyrannie de Périandre à Corinthe » en est un extrait, livre V, 92, traduction d'Andrée Barguet, publié par les éditions Gallimard en 1964. Il a une fonction mémorielle.
[...] Ainsi, tout ce que les rigueurs de Kypsélos avaient épargné, Périandre le frappa (l.14). Le but de Périandre est de garder son pouvoir sans subir de menaces. Les élites qui avaient trouvé grâce aux yeux de son père n'en trouvent plus aux yeux de Périandre. Ce conseil de Thrasybule explique donc en partie la cruauté de Périandre, et le durcissement de son autorité. Par ailleurs, Périandre avait une garde personnelle de trois-cents hommes armés de lances, au contraire de son père il craignait que l'on lui reprenne son pouvoir. [...]
[...] La position stratégique de Corinthe en fait donc une grande puissance maritime. De même, située au carrefour des deux axes commerciaux où se croisent les produits d'Orient et d'Occident. Périandre fait de Corinthe une ville incontournable de la Grèce antique, surnommée Corinthe l'opulente Il favorise également les jeux isthmiques, en l'honneur de Poséidon, et l'art dans sa cité. Le confort de ses citoyens lui importe donc, Périandre s'étant lui aussi appuyé sur la plèbe pour asseoir son pouvoir. Il aurait dressé des limites aux aristocrates, en leur interdisant par exemple l'achat massif d'esclaves. [...]
[...] Le meurtre l'amène à crée un culte autour du fantôme de sa femme, il décrit une de ses apparitions dans le texte. : Il avait envoyé des messagers ( ) au lieu où on évoque les morts, afin de la consulter (l.16). Hérodote rapporte une discussion entre le fantôme et les messagers, qui le poussent à commettre un acte tyrannique : brûler les vêtements des femmes présentes. Mélissa exige que cela soit fait pour donner les informations que lui demandent Périandre : Melissa ( ) avait refusé ( ) de révéler l'endroit où se trouvait l'argent (l.17-18). [...]
[...] Il faut à présent s'intéresser que nous avons identifié comme troisième partie (l.14-25). Périandre se marie avec Lysidé, qu'il appelle Mélissa, fille de Proclée : tyran d'Epidaure. On peut penser qu'il s'agit ici d'une alliance entre tyrans, afin de consolider leur pouvoir, pris par la force. Ces systèmes d'alliances se révélaient sans doute utiles pour éviter des conflits internes de rébellion aristocratique. Ils ont eu deux fils : Cypsélos et Lycophron. Il a battu sa femme une première fois, on dit qu'il l'a poussé dans les escaliers ou bien ruée de coups, ce qui justifierait les faibles capacités mentales de leur premier fils. [...]
[...] Il a une fonction mémorielle. Son œuvre est par la suite divisée en neuf livres, chacune portant le nom d'une muse. Il s'interroge sur les causes d'un évènement, et fait donc preuve d'un esprit objectif, critique, et d'un travail d'investigation. Néanmoins, il faut s'interroger sur la fiabilité de ses écrits, les Dieux étant très présents. Aujourd'hui son œuvre est souvent réédité, retraduite, et remaniée. Ainsi, dans l'extrait qui nous est apporté, il règne un climat de crises depuis deux siècles, la Grèce antique semble subir de profondes modifications. [...]
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