Février 40 avant notre ère, après un siège long de plusieurs mois la cité révoltée de Pérouse en Ombrie tombe sous l'assaut du jeune César, Octave.
Jean Michel Roddaz éclaire cet événement : « il a été interprété par de nombreux historiens, anciens et modernes, comme le premier acte de la lutte entre les triumvirs vainqueurs de la bataille de Philippes ».
La république est en crise. Le pouvoir est discuté, disloqué. Les guerres civiles se succèdent. Rome commence à crier famine. Face aux besoins de recomposition de l'état romain les pourfendeurs du pouvoir de la république, à défaut de s'imposer, doivent temporiser : c'est ce qu'illustrent les traités de Brindes en septembre 40, puis de Misène en août 39. Ils seront l'objet de notre étude.
Le document qui nous servira de support est le texte « les traités de Brindes et de Misène » , extrait de l'Histoire romaine de Velleius Paterculus, un ouvrage en deux livres qui fut vraisemblablement rédigé entre 20 et 31 de notre ère. Cet ouvrage, dans une optique traditionnelle, entreprit une vaste synthèse de l'Histoire romaine depuis la fuite d'Enée jusqu'au règne de Tibère.
[...] Veilleius Paterculus fut donc un historien romain, on pense qu'il vécut entre 19 av. J.-C. et 31 de notre ère, c'est à dire sous les règnes d'Auguste puis de Tibère. Originaire d'une famille campanienne aisée, il commença sa carrière comme tribun militaire, fut légat dans l'armée de Tibère et devint préteur à la mort d'Auguste. Dans sa seule œuvre, l'Histoire romaine, il témoigna notamment de ses souvenirs de campagne ; c'est un récit où s'alternent anecdotes et réflexions morales toutefois composées dans un style sans grâce. [...]
[...] En réalité, l'empire est divisé en deux : un échiquier des stratégies 1. En gagnant la paix, Rome perd la république Si les accords rendirent à l'état d'illustres personnages (ligne 14) en plus de la fin de la guerre civile, ils marquèrent aussi une nouvelle donne politique limpide : on passe d'une situation de chaos avec beaucoup d'ennemis (Pompée, les proscrits, Fulvie, les vétérans, Salvidenius, les propriétaires chassés, Antoine, Octave) à une situation ordonnée : il ne reste plus que les deux derniers. [...]
[...] L'emploi du nom César, isolé de celui d'Octave, vise donc à créer un effet de style : celui d'effacer l'homme privé au profit du symbole politique. B. Les objectifs (trop) identiques du second Triumvirat Novembre 43, c'est donc le mois du renversement de l'alliance du sénat à Octave, puisque ce dernier se joint à Lépide et à Marc Antoine pour former le second Triumvirat L'implicite lutte fratricide Marc Antoine / Octave Marc Antoine, qui est cité dans le texte aux lignes 1 et apparaît tantôt comme une menace il fit craindre la guerre ligne 1 tantôt comme un personnage aux comportements rustres il s'était emparé ligne de la maison de Pompée à Rome . [...]
[...] À son issu, avec la victoire de celui qu'on appelle désormais Auguste la véritable paix est devenue possible, une paix sans partage cette fois. Auguste a rétabli l'espoir de Rome, en Rome. [...]
[...] Et cette prédiction impliqua la chute successive des belligérants du pouvoir, pour qu'il n'en reste plus qu'un. On offre des terres aux vétérans pour préserver l'ordre dans l'armée. Le Sénat, depuis les proscriptions, reste purgé et donc docile. Sextus Pompée, qui a repris la guerre un an après le traité de Misène, meurt assassiné en -35 sur l'ordre d'Octave et sous la main des assassins d'Antoine. Lépide est évincé en -34. Enfin, c'est à Actium en -31 que l'affrontement final eut lieu : celui de Marc Antoine contre Octave. [...]
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