L'avènement du christianisme et sa large expansion marquent profondément l'Europe occidentale et l'Orient des premiers siècles. La doctrine chrétienne, véhiculée par les Écritures saintes, mais également par tradition orale modifie de façon conséquente l'organisation de l'Eglise et notamment celle de Rome, pôle intense et important du monde occidental antique. Mais la parole du Christ, et les valeurs qu'elle véhicule doivent faire face à des obstacles de nature idéologique dans le courant du IIe siècle. Son implantation reste encore difficile et longue dans certaines régions occidentales.
[...] La suite de l'extrait (l.35 à 40) présente des statuts inférieurs à la hiérarchie cléricale comme celui de lecteur, de vierge, de sous-diacre. Comment s'organise l'Église chrétienne de Rome au IIIe siècle ? En quoi cette œuvre illustre-t-elle un manifeste des principes chrétiens de l'époque ? Afin de répondre à cette problématique, il conviendra de voir dans un premier temps les conditions et les procédures de l'ordo romain qui font cette hiérarchie cléricale du IIIe siècle, mais aussi les différentes règles - relativement strictes - qui structurent cette dernière. [...]
[...] J.-C.) est une figure emblématique de l'histoire chrétienne antique. Savant exégète - étudiant avec profondeur les textes sacrés de la Bible - théologien, mais également antipape de 217 à 235 (personne ayant exercé la fonction et porté le titre de pape, mais dont l'avènement à cette charge n'est pas reconnu par l'Église catholique), Hippolyte de Rome contribue à nourrir l'histoire chrétienne antique de par ses œuvres, dont Tradition apostolique, peint un tableau de la liturgie romaine de l'époque, mais également des principes chrétiens, principes qu'il acquiert lors de son apprentissage auprès d'Irénée de Lyon (2e évêque de Lyon au IIe siècle entre 177 et 202, un des Pères de l'Église). [...]
[...] Il appelle ainsi à la tradition de l'Église et à celle des apôtres - c'est pour cela qu'Hippolyte de Lyon donne son titre à son œuvre - pour lutter contre ce courant. La tradition des apôtres se doit donc d'être transmise par des successeurs institués à la tête des églises locales, comme les épiscopes ou les presbytres. Irénée de Lyon et par la suite, Hippolyte de Rome instaurent des règles bien définies que doit suivre l'organisation chrétienne de Rome et qui répond surtout à cette tradition apostolique. [...]
[...] La Tradition apostolique d'Hippolyte de Rome nous permet de découvrir l'organisation des communautés à travers l'implantation de la hiérarchie cléricale au sein de l'Église de Rome, au IIIe siècle. Cette hiérarchie cléricale, obéissant à des règles bien strictes, nous permet de comprendre que cette dernière était totalement cloisonnée et que les mouvements internes au sein de sa composition étaient impossibles. De plus, l'œuvre d'Hippolyte de Rome nous permet aussi de découvrir et d'étudier les différents rangs constituant cette hiérarchie ainsi que les fonctions et les devoirs assimilés à ces derniers. [...]
[...] Salles intitulé La Tradition apostolique est-elle un témoin de la liturgie romaine ? ne rentre pas dans une même logique que les autres sources à peu près fiables sur la liturgie romaine. L'auteur se soumet à un travail de comparaison entre les liturgies occidentales et liturgies orientales pour démontrer cela. Mais cette comparaison reste difficile dans la mesure où il y'a un réel manque de documents parallèles aux différents chapitres de Tradition apostolique. Cependant pour A. Salles, l'œuvre d'Hippolyte de Rome n'est pas un véritable témoin de la liturgie romaine de l'époque - il se base sur l'exemple du baptême, mais aussi sur l'exemple de l'imposition des mains par l'évêque et qui n'existe pas à Rome avant le VIIIe siècle car elle ne rentre pas dans la catégorie de la liturgie romaine dite traditionnelle (celle étant la plus répandue). [...]
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