[...]
A. Les élections consulaires de la fin de l'année 193 ont lieu dans le cadre des comices centuriates. Cette assemblée élisait les magistrats supérieurs (censeurs, consuls, préteurs), votait les lois principales (du moins jusqu'à la fin du IIe siècle) et siégeait en tribunal. Les comices centuriates étaient généralement convoqués et présidés par un des deux consuls de l'année. Les citoyens étaient classés lors du recensement en fonction de leur richesse dans 193 centuries. Ce système donnait un poids décisif aux citoyens des 18 centuries équestres et des 80 centuries de la première classe (dont le nombre passa à 70 à une date discutée). Moins nombreux que les citoyens des quatre autres classes, ils représentaient un nombre majoritaire de centuries (98 sur 95), du moins jusqu'à la réduction du nombre des centuries de la première classe à 70, qui survint à une date discutée dans le courant du IIe siècle.
B. Les patriciens étaient des citoyens qui descendaient des familles fondatrices de Rome. Les plébéiens appartenaient à un groupe de citoyens à l'origine pauvres et peu influents. À la suite de la révolte de la plèbe, l'élite des plébéiens avait obtenu le partage des magistratures et des sacerdoces avec les patriciens et donna naissance, au début du IIIe siècle, à la noblesse sénatoriale (nobilitas). La distinction entre patriciens et plébéiens n'avait plus guère de sens en 193, mais le partage des magistratures entre les deux groupes sociaux la pérennisait de iure.
C. Les familles en compétition sont au nombre de sept : trois sont patriciennes (Cornelii Scipiones, Quinctii, Manlii), quatre sont plébeiennes (Laelii, Domitii, Liuii Salinatores, Acilii). Elles semblent appartenir toutes à la noblesse, groupe de sénateurs dont au moins un ancêtre avait exercé le consulat, mais la nobilitas des Quinctii Flaminii semble plus récente et moins reluisante dans le cas des Laelii, patronnés par Scipion l'Africain. Les familles les mieux placées sont celles des Scipions et des Laelii. Ces deux gentes appartenaient apparemment au cercle des Scipions, tout puissant depuis 202 (...)
[...] Les familles les mieux placées sont celles des Scipions et des Laelii. Ces deux gentes appartenaient apparemment au cercle des Scipions, tout puissant depuis 202. D. P. Cornelius Scipion était préteur ou propréteur d'Espagne (Citérieure ou Ultérieure, le texte ne le précise pas). Il était doté de l'imperium militiae (et peut-être domi), qui lui donnait le commandement des légions romaines dans une province mal soumise depuis son intégration forcée dans l'Empire romain après 202. Les conflits contre les tribus hispaniques rétives à la domination romaine, au Nord de la péninsule ibérique, étaient incessants, mais ils consistaient souvent en escarmouches et n'avaient pas, aux yeux des Romains, le prestige des grandes guerres contre les rois hellénistiques, héritiers d'Alexandre le Grand. [...]
[...] Ce privilège était accordé par le Sénat à la suite d'une grande victoire remportée contre un ennemi étranger, et uniquement si au moins 5000 soldats ennemis étaient morts sur les champs de bataille (sinon, le général pouvait recevoir une forme simplifiée du triomphe, l'ovation). Le triomphateur, vêtu d'une tunique bordée d'éclairs et portant un sceptre fulgurant faisait le tour des principales places de Rome et montait au Capitole pour y sacrifier à Jupiter Capitolin, le visage barbouillé de teinture rouge. Assimilé, le temps d'une journée, au dieu lui-même, il avait le droit de conserver son costume triomphal et de l'exhiber fièrement dans la tablinum de son hôtel particulier (domus). [...]
[...] Ces deux magistratures lui ont permis de faire élire un certain nombre de ses amis, mais aussi de les faire entrer au Sénat ou d'assurer leur promotion interne (notamment au sein du groupe des sénateurs consulaires). Lors des délibérations sénatoriales, l'Africain espérait par ce biais influencer le vote de l'assemblée, déterminant dans les questions diplomatiques, financières et religieuses. Il put ainsi confier le commandement de l'armée à son frère, Scipion l'Asiatique, lors de la guerre contre Antiochos III (192-188). H. [...]
[...] UFR Arts et sciences humaines, Département d'histoire Licence Histoire romaine Année universitaire 2011-2012 Commentaire de texte : L'élection des consuls pour l'année 192. On arrivait à la fin de l'année. La campagne pour les élections consulaires déchaînait des passions plus vives que jamais. Beaucoup d'hommes politiques en vue, patriciens et plébéiens, briguaient cette magistrature : Publius Cornélius Scipion, fils de Gnaeus qui revenait tout juste d'Espagne où il avait dirigé d'importantes opérations militaires, Lucius Quinctius Flaminius, commandant de la flotte en Grèce et Gnaeus Manlius Vulso : voilà pour les patriciens. [...]
[...] IV) Vous rédigerez l'introduction de votre commentaire, proposerez un plan détaillé et rédigerez une sous-partie de votre travail au choix dans votre plan. Histoire romaine (Méthodologie). Réponses Tite Live est un historien contemporain d'Auguste. Il a écrit une histoire de Rome en 142 livres, remontant à la fondation de Rome (ab Urbe condita libri). Son but est d'exalter les vertus des vieux Romains qui ont fait selon lui la grandeur de Rome, de leur opposer la décadence qu'a connu la République au contact de l'hellénisme, et ainsi de présenter le premier empereur romain comme le restaurateur des valeurs fondamentales de l'État romain. [...]
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