Le texte que nous allons étudier est tiré de l'Histoire Générale de Polybe. Ce dernier naît en Grèce entre 210 et 202 et meurt en 126. Otage à Rome dès 167, précepteur des fils de Paul-Emile et responsable politique et militaire aux côtés de Scipion Emilien, Polybe passe une grande partie de sa vie parmi les Romains dont il cherche finalement à expliquer la domination sur le monde méditerranéen, à la fin de sa vie, dans l'ouvrage cité précédemment.
L'Histoire Générale est une source précieuse pour étudier les guerres puniques puisque l'auteur y retrace, en quarante livres, l'histoire de Rome depuis son invasion par les Gaulois au IVe siècle jusqu'à la conquête de Carthage, de Corinthe et de Numance au IIe siècle. L'extrait étudié est issu du huitième fragment du livre VIII, et dans celui-ci Polybe s'attache à relater ce qui a conduit à la prise de Tarente par Hannibal en 212, c'est-à-dire la trahison des Tarentins.
Tarente se situe en fait au sud-est de la péninsule italienne, dans la région actuelle des Pouilles. Il s'agit d'une cité indépendante de Grande-Grèce, fondée au VIIIe siècle par des Spartiates, et qui devient en quelques siècles l'une des plus importantes sur les plans politique, économique et culturel. Toutefois, l'expansion romaine tend progressivement à occulter la grandeur de cette cité, et d'autres, en Italie.
Il conviendrait donc de voir en quoi Polybe nous renseigne ici sur les conditions de la sécession de Tarente, l'une des dernières cités de Grande-Grèce capables de rivaliser avec Rome.
[...] La figure du libérateur est toutefois contrebalancée par la réalité du conquérant : en effet, loin d'être un ardant défenseur de la démocratie, Hannibal est avant tout un habile diplomate. Ayant vu l'importance du réseau de colonies et de cités alliées dont dispose Rome en Italie, il a simplement compris que, pour vaincre, il devait s'efforcer de le briser. Cette première volonté de battre les Romains s'exprime clairement dans le traité, où à la libération de Tarente s'ajoute la décision de piller les maisons et les cantonnements romains (ligne 34). [...]
[...] L'étude de ce texte débute par la mise en évidence d'un contexte qui joue évidemment un rôle important dans les évènements racontés par Polybe. C'est le premier paragraphe, occupant ici la place d'introduction, qui évoque le passé de la cité. L'auteur, dans ces cinq premières lignes, rend Tarente responsable de ses différents maux comme on peut le voir à travers différentes expressions comme par exemple l'opulence [ ] les avait rendus trop orgueilleux ou encore se dégoûter de l'état des choses existant 3). [...]
[...] Tarente livrée à Hannibal en hiver 212 Polybe, VIII 24-25 C'était parce que l'opulence dont ils jouissaient les avait rendus trop orgueilleux que les Tarentins avaient fait appel à Pyrrhos l'Épirote. Un peuple qui a longtemps possédé la liberté et les droits politiques finit toujours par se dégoûter de l'état des choses existant. Il se cherche alors un maître. Mais sitôt qu'il en a trouvé un, il se met à le prendre en haine, car il voit combien il a perdu au change. [...]
[...] Sous la conduite d'Hannibal, les troupes carthaginoises parties d'Hispanie traversent les Pyrénées et les Alpes et envahissent l'Italie dès 218. Le général en chef, Hannibal, prépare depuis longtemps son passage au nord de l'Italie et réussit à s'y trouver des alliés. Ainsi, des troupes gauloises se joignent aux troupes carthaginoises et descendent vers le sud de la péninsule, vers les cités grecques. Les conquêtes d'Hannibal se multiplient en Italie, tout comme les défections de la part des alliés méridionaux de Rome. [...]
[...] Aussi eut-il pour misison de gagner, en leur offrant du gibier, les bonnes grâces d'abord du gouverneur de la place, C. Livius, puis celles des soldats qui gardaient la tour située au-dessous de la porte Téménide. S'étant donc chargé de cette tâche, il put, soit avec le produit de ses propres chasses, soit avec les pièces que lui fournissait Hannibal, rapporter régulièrement du gibier pour en donner une partie à C. Livius et une autre aux gens du porte de garde, afin qu'ils fussent toujours disposés à lui ouvrir la poterne de la tour». [...]
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