souveraineté royale, Charles V, Songe du Vergier, Livre des faits et bonnes moeurs du roi Charles V, pouvoir royal, prérogatives royales, droits royaux
Nous sommes en présence ici de deux sources narratives. Premièrement nous avons affaire à un extrait du Songe du Vergier datant de v.1376 pour la version latine et d'avant mars 1378 selon Auguste Molinier pour la traduction française, mais qui semble-t-il sont issus du même auteur qui serait Evrard de Trémaugon un proche conseiller, un légiste, professeur à l'université de Paris du roi Charles V. L'identité de l'auteur du texte n'est tout de même pas totalement certaine. Le songe est un genre littéraire qui est associé à une littérature d'imagination de fiction. Ici l'auteur place au cœur du débat deux dames qui s'en remettent à un chevalier (dont notre extrait relate le propos) et un clerc qui s'affrontent dans un dialogue autour de la question du rapport des pouvoirs spirituels et temporels. Cet extrait révèle en fait une sorte de traité de doctrine politique qui reflète les préoccupations des gouvernants. En effet, cet ouvrage a été commandé par le roi lui-même ainsi ce dialogue reprend la politique royale de Charles V et la façon dont il pense, se représente son pouvoir, sa souveraineté. Ce texte cherche à avoir l'écho le plus large possible au sein de la population. L'autre source est un extrait du Livre des faits et bonnes mœurs du roi Charles V datant de 1404, alors que Charles V décède en 1380, qui est un miroir des princes rédigé par la poétesse Christine de Pizan.
[...] Certains historiens parlent d'une forme de laïcisation du pouvoir. Finalement, on s'aperçoit que cette souveraineté pouvant apparaitre assez traditionnelle présente des aspects assez novateurs. III) Une souveraineté à la fois traditionnelle et innovante Un système de gouvernement classique Le système gouvernemental de Charles V apparait comme assez classique dans le sens où on retrouve des modes de fonctionnement hérités du passé, dans la continuité des pouvoirs précédents. Si l'on reprend les exemples cités précédemment on s'aperçoit que dans de nombreux domaines les évolutions sont peu notables. [...]
[...] Ce développement fiscal est doublé par le développement des institutions financières. La monarchie tend donc à se doter d'un système fiscal permanent dont elle revendique la compétence exclusive en ce qui concerne la réduction ou non d'un impôt et la création. Le terme amortissement l.20 à 30 fait référence à la taxe d'amortissement qui est une compensation financière versée au seigneur féodal lorsqu'un fief relavant de lui tombait en mainmorte c'est-à-dire aux mains de l'église ou d'une personne morale. De plus, la monarchie se pose comme le garant de la vitalité économique du pays puisqu'elle détient le pouvoir d'autoriser la création de marchés et de foires (l.33 à 36). [...]
[...] Le roi se doit de punir avec exemplarité ainsi né le Temps des supplices selon Franck COLLARD. On vient bien en quoi le roi qui est conseillé par des juristes est sensibilisé au droit romain. Le roi est le maître de la justice en son royaume cf.l.112. C'est ainsi, qu'il peut même après que le jugement soit rendu et la peine appliquée intervenir par lettre d'état (lorsqu'une personne au service du roi est compromise) ou lettre de rémission afin de suspendre ce jugement ce qui est notable des lignes 54 à 57. [...]
[...] En effet, si l'on reprend les lignes 34 à 36, le roi est le garant de la protection des marchés, mais également des personnes (marchands, acheteurs) qui y affluent. En effet, on retrouve à de nombreuses reprises le terme de saulve garde (l.10, 35,55) or ce terme renvoie à la question de la protection de tous les sujets. Ce droit de garde trouve ses racines dans les droits seigneuriaux puis est repris par la royauté. Si l'on se replonge dans le contexte on comprend bien ce souci de protection. [...]
[...] De la même manière, il y a une évolution des méthodes pour faire la guerre : par la stratégie, puis une résolution diplomatique des conflits, et une alliance diplomatique. On décrit un roi érudit, sage. C'est de la prévoyance dont il tire le pouvoir et qui justifie sa souveraineté. [...]
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