Révolte, esclave, Eunous
Depuis la fin de la seconde guerre punique et la défaite de Carthage en 241 avant J.C, une grande partie de la Sicile (sauf le royaume de Hiéron) est contrôlée par Rome. Elle va devenir la première province crée par les romains, ces derniers s'emparant des derniers territoires (Syracuse, Agrigente…) à la fin de la seconde guerre punique en 202 avant J.C. A la suite de cette guerre, l'agriculture est ruinée et de nombreux propriétaires sont morts. L'arrivée d'un grand nombre de romains et d'alliés d'Italie du Sud en tant que propriétaires ou locataires permis l'occupation des vastes terres fertiles siciliennes. La Sicile devenant en quelques années le grenier à blé de Rome. Au cours du IIème siècle avant notre ère, un flot d'esclaves se répandit sur l'Italie en général mais aussi sur la Sicile encourageant ainsi les riches propriétaires ou locataires à accroître leur propriété agricole. Cependant, cette arrivée massive de main d'œuvre bon marché généra aussi des tensions et des révoltes. C'est justement une de ces révoltes servile en Sicile que nous décrit Florus dans le document soumis à notre étude. Florus est un historien et poète romain ayant vécu au IIème siècle avant J.C. On sait peu de choses sur la vie de Florus, sinon qu'il semblerait avoir était très proche de l'empereur Hadrien ou qu'il se ferait communément appelé Lucius Annaeus. Des écrits de Florus ne nous sont parvenus que son Abrégé d'histoire Romaine (nommé aussi Epitomé) en 4 livres, qui constitue un abrégé de l'histoire romaine depuis Romulus jusqu'au règne d'Auguste. Certains manuscrits le décrivent comme un abrégé de Tite-Live mais son œuvre est nourrie de références spéciales aux guerres et elle est conçue comme un panégyrique du peuple romain. Le texte racontant la première révolte des esclaves de Sicile en dans les années 130 avant J.C est présent dans le second livre de Florus issu de son Abrégé d'histoire romaine. L'auteur n'étant pas contemporain des faits qu'il décrit, on peut donc supposer qu'il s'est inspiré de textes plus anciens comme celui de Diodore de Sicile par exemple issu de sa Bibliothèque historique. Florus dans son texte décrit la prise de pouvoir des révoltés menés par l'esclave Eunous, puis la guerre menée contre les grands propriétaires siciliens et romains et enfin la répression romaine qui y mit fin.
[...] La révolte La révolte prend pour point de départ la ville d'Enna. Les esclaves auraient posé une question précise à Eunous : Les dieux approuvaient ils le projet de tuer Damophile ? Eunous en réponse aurait réussi à rassembler de nombreux esclaves (on parle de 400 chez Finley dans, La Sicile Antique.), l'auteur parle lui de deux milles esclaves : « ce prodige lui rallia deux milles hommes » (ligne 12) qui se livrent au pillage de cette ville, aux meurtres de ses habitants et voit se rallier un grand nombre des esclaves de la ville à ses côtés Ces derniers se rendent chez Damophile et sa femme Mégallis. [...]
[...] Le verbe « bonder » rend bien compte du nombre trop grand d'esclaves. En effet, à partir du IIème siècle avant notre ère, la Sicile est envahie par une horde d'esclaves, sans que cela réponde à une réelle nécessité de son économie. La chute de Carthage en 146 et la prise de Corinthe la même année assure la domination de Rome sur le monde méditerranéen et jette sur le marché italien et sicilien des milliers d'esclaves. L'idée de cultivateurs enchainés oblige à nous poser la question du traitement subit par cette main d'œuvre servile. [...]
[...] Au terme de notre étude, nous pouvons donc affirmer que la première révolte servile à bien montrer à la République romaine les difficultés de gérer une province comme la Sicile. La multiplication des latifundia et l'augmentation constante des esclaves à l'intérieur de celle-ci sont les causes principales ayant menés à une révolte qui va durer entre cinq et sept années et qui va mettre à mal un grand nombre de préteurs romains. La répression de cette révolte fut cruelle, montrant la volonté de Rome d'en finir. [...]
[...] On compte seulement une dizaine de milliers de romains en Sicile pour une population comprise entre et 1 millions d'habitants. La province est dirigée par un gouverneur romain. En outre, la Sicile et la cité de Rome entretiennent des relations très proches, surtout au point de vue économique, la Sicile fournissant une grande partie de son agriculture et de son élevage à la cité de Rome sous la forme de tribut. L'auteur décrit d'ailleurs cette province comme une « terre fertile » (ligne3) « occupées par les latifundia des citoyens romains » (ligne 4). [...]
[...] Enfin, il faut noter qu'un grand nombre d'esclaves nouvellement asservis arriva vers 150 en Sicile et qu'on comptait parmi eux un grand nombre d'hommes instruits (issu de la conquête de la Grèce). Le trop grand nombre d'esclaves présent dans la province romaine et les traitements cruels subit par ce derniers sont les facteurs principaux ayant provoqué la révolte. Cependant, le fait qu'un grand nombre d'esclaves instruits puissent se comprendre entre eux est aussi un élément à prendre en compte. En effet, certains étaient dans leur pays des hommes libres et constituaient avec leurs anciens concitoyens des groupes dangereusement homogènes. Nous allons maintenant voir comment c'est effectuée la révolte. [...]
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