Le texte que nous allons étudier est extrait du premier livre que Suétone consacre à la biographie de Jules César. Cet extrait se compose des paragraphes 40 à 44 et présente successivement les règlements politiques de Jules César, ses réformes sociales, juridiques et économiques ainsi que ses projets dans le domaine culturel, agricole et de politique extérieure.
Caius Julius Caesar, né vers 101 av JC dans une famille patricienne, ne tarde pas à se faire connaître de la scène politique romaine : édile en 65, grand pontife en 63, prêteur en 62, propréteur en Espagne en 61, il finit par former avec Pompée et Crassus le premier triumvirat de l'histoire romaine en 60. Consul en 59 et proconsul de la Gaule Cisalpine et Transalpine en 58, il reste associé à Pompée et à Crassus jusqu'à la mort de ce dernier en 53. Dès lors, il entre en rivalité avec Pompée et c'est de cette rivalité que découle une guerre civile qui débute en 49. Le 9 août de l'année suivante, Pompée est défait lors de la bataille de Pharsale et l'opposition est définitivement réduite en 45. Parallèlement, César se fait nommer dictateur en 49 et 47, consul en 48 et 46, et dictateur et consul en 45 et 44. C'est donc avec la « puissance légale » et avant même la disparition de Pompée qu'il se lance dans une série de réformes visant à apporter la paix et la stabilité à la cité de Rome qui est alors en crise.
On peut dès lors s'interroger sur le contenu de ces réformes et sur leur portée réelle : de quelle manière César se pose-t-il comme un nouveau fondateur de Rome ? Quelle orientation prennent ses réformes ?
[...] Celle-ci renforce les peines contre les magistrats, fonctionnaires et citoyens chargés d'un ministère du service public qui se livrent à des malversations : elle peut notamment prononcer la Peine d'exil dans les cas graves, l'expulsion du Sénat et quelquefois même l'infamia. C'est par le biais d'une préfecture des mœurs qu'il obtient en 46, lui accordant les compétences des censeurs pour trois ans, que César se voit attribuer le droit de réviser les listes de sénateurs. Il en use ainsi pour étudier et punir s'il le faut les mœurs publiques des sénateurs. Cette préfecture lui accorde cependant le droit de surveiller les mœurs privées également. [...]
[...] Cette dernière mesure exprime clairement la volonté de César d'assurer une certaine cohésion de la société ; il répond aux attentes des uns et des autres par une mesure conciliante. À côté de cela, on remarque également qu'il cherche le nivellement de la société en défavorisant sur certains points l'aristocratie et en favorisant sur d'autres points les plébéiens. Comme l'explique Jean-Michel David, la concorde entre les citoyens lui est nécessaire pour affirmer sa supériorité de sauveur et de refondateur de Rome. c. Des mesures réglementant la justice 1. [...]
[...] Cette augmentation s'explique par plusieurs éléments. Tout d'abord, on peut constater que César procède au gonflement des magistratures. Cette mesure se place entre autres comme un moyen de récompenser ses partisans. Ainsi, Suétone nous dit aux lignes 9-10 : il augmenta le nombre des prêteurs, des édiles, des questeurs et même des magistrats inférieurs lignes 9-10. Le nombre de préteurs passe par exemple de 8 à celui des édiles de 4 à 6 et celui des questeurs de 20 à 40. [...]
[...] Les colonies d'outre-mer César s'applique, comme on l'a vu, à développer et à aider les régions d'Italie. À côté de cela, il n'hésite pas à poursuivre l'extension de l'Empire à travers un programme de colonisation. [annonce du titre de la partie] Au début du paragraphe 42, Suétone soulève cette question de la colonisation. Il dit à la ligne 23 : Quatre-vingt mille citoyens furent répartis dans les colonies d'outre-mer.» ligne 23 À la vue de ce chiffre cité par Suétone, on peut conclure à une campagne massive de colonisation. [...]
[...] Les droits de douane existent depuis le temps des rois à Rome, mais ont été abolis et rétablis à plusieurs reprises, selon les besoins de la cité. César choisit de les restaurer en rétablissant les droits d'entrée sur les importations italiennes. Son action s'inscrit comme une expérimentation fructueuse de protectionnisme ; en effet, la production agricole italienne s'envole grâce à cela. En dehors de cette mesure politico-économique, César prévoit un programme considérable de travaux en vue de développer et de faciliter, voire de donner naissance à l'usage de l'agriculture dans certaines régions. Suétone énumère certains de ces projets des lignes 56 à 58. [...]
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