"Les Poroi", Xénophon (355 avt J.-C.) - étude du chapitre V

Résumé du document

"Les Poroi", ouvrage divisé en six chapitres, sont la dernière œuvre de Xénophon, philosophe et historien grec, composés dans l'hiver 355-354. En 355, les Athéniens voient voler en éclats la seconde Confédération maritime qui s'achève par l'échec de la « Guerre des Alliés ». C'est un moment de crise et les revenus de la cité sont alors au plus bas, les Athéniens ont conscience d'être à l'aube d'une période nouvelle, mais qui s'annonce plutôt sombre. Comme aux soldats perdus de 399, dans l'Anabase, Xénophon veut redonner confiance aux Athéniens vaincus de 355.

Dans le Ve chapitre de son ouvrage, Xénophon étale les effets bénéfiques que pourrait avoir la paix sur l'augmentation des revenus de la cité, mais pas seulement, il va plus loin que cela. À travers le texte nous tenterons de voir comment Xénophon croit pouvoir rendre à la cité, par la paix, sa position de leader.

Extraits

[...] Pour le second point, il s'agit de réconcilier les partis à l'intérieur d'une cité, partis se révoltant contre l'autorité légale. La cité désignée comme arbitre opérerait donc de la même façon pour réconcilier 2 cités ou 2 partis à l'intérieur d'une même cité Le programme de Xénophon porte également une motion en ce qui concerne le sanctuaire de Delphes ligne 24-25, dans ce passage Xénophon fait allusion à la 3e Guerre sacrée ; Thèbes traduisit à l'automne 357 ses ennemis traditionnels, les Phocidiens, devant le Conseil amphictyonique, pour s'être livré à des empiétements sur des terres consacrées à Apollon. [...]

[...] Athènes en temps de paix : attirer tous les hommes 1. Xénophon, partisan d'une politique pacifique, démontre donc à travers ce chapitre que la paix est nécessaire à la réalisation de son programme, que cela est manifeste en ce qui concerne la vente des produits exportables, l'afflux des métèques et des commerçants ou encore l'essor de la vie intellectuelle et artistique. Pour cela, il émet une 1re solution : en suggérant la création de eirénophylakes = gardiens de paix (ligne 2). [...]

[...] Et l'alliance conclue en 369 avec les Lacédémoniens. sujet de l'hégémonie Proclès au nom de Sparte avait proposé que les Athéniens aient le commandement sur mer, les Lacédémoniens le commandement sur terre. D'après Xénophon, les Athéniens étaient prêts à accepter cette solution.]] On peut donc se demander si ce n'est pas toujours par la guerre qu'Athènes ait obtenu l'hégémonie, Xénophon répond alors non, car nous ne l'avons jamais obtenu par la violence, mais par les bienfaits. Les bienfaits entraînent la réussite - les alliances - l'hégémonie, de même la cruauté entraîne l'échec-les sécessions-les vengeances ; référence notamment à la ligne 15 du texte À travers l'examen du passé (ligne 31) Xénophon veut faire comprendre que la guerre n'a que des répercussions néfastes sur la cité et plus particulièrement sur son économie : les revenus ont diminué et les citoyens n'eurent plus le loisir de les utiliser à autre chose qu'aux dépenses militaires. [...]

[...] La remarque de Xénophon ligne 6 apparaît alors pertinente : qui donc quand la cité est paix pourrait se passer d'elle ? La cité représente un cas exceptionnel par le volume et la diversité des produits échangés ainsi que par son caractère véritablement international. À l'époque classique Le Pirée est le principal emporion du monde égéen, jouant en plus de son rôle local celui d'un centre de redistribution. Une telle abondance s'y trouve que les produits qu'ailleurs on obtient difficilement sont tous ici aisément disponibles. [...]

[...] Xénophon expose donc ici tous les avantages d'opter pour une attitude réfléchie. Donc en faisant preuve de diplomatie et en adoptant une attitude de paix et d'arbitre pour résoudre les conflits pouvant affecter et affaiblir toute la Grèce tous les hommes, après le salut de leur patrie, souhaiteront surtout celui d'Athènes (ligne 28-30) Xénophon renvoie ici aux institutions et aux rites grecs. Dans les assemblées politiques, avant que ne s'ouvre la délibération, dans les cérémonies religieuses lors des sacrifices, le héraut ou le prêtre doivent prononcer les vœux que la communauté demande aux dieux d'exaucer. [...]