La condition des femmes varie d'une cité à l'autre et elles connaissent plus ou moins de considération et de liberté dans leur existence quotidienne. A Athènes, les femmes sont contrôlées dans leur vie quotidienne et notamment lors de funérailles. Les deux extraits de Plutarque dont il est question dans ce commentaire décrivent la condition féminine au moment du deuil et des cérémonies funéraires.
Plutarque est un historien grec né vers 46 et mort vers 120 de notre ère. Ses oeuvres principales sont Les vies parallèles des hommes illustres, ce sont des biographies dont la plupart sont présentées par paire en opposant un Grec et un Romain célèbres. L'extrait à commenter est tiré du tome II de ses Vies présentant parallèlement Solon et Publicola (...)
[...] Plutarque parle de pratiques rudes et barbares à la ligne 7 du premier extrait. Elles poussaient des lamentations (threnos). Plutarque cite ces plaintes funèbres à la ligne 9 du second extrait en les qualifiant de lamentations affectées Les femmes s'en prenaient également a elles-mêmes, en se frappant, en s'arrachant les cheveux, en se déchirant le visage ou encore en se roulant par terre. L'auteur décrit ces pratiques à la ligne 8 du second extrait se meurtrir la peau en se frappant L'autre excès présent lors des funérailles est le luxe. [...]
[...] Dans ces deux extraits, il est donc question des lois de Solon concernant le contrôle des femmes principalement lors d'un deuil. Ce texte nous permet donc de nous demander : de quelle façon la cité intervient-elle dans les gestes rituels qui ont trait à la mort afin de limiter les femmes athéniennes dans le pathos et dans le luxe ? Pour répondre à cette interrogation, nous traiterons tout d'abord de la façon dont s'exprime l'excès féminin lors d'un deuil, puis nous étudierons le contrôle des femmes et ses initiateurs et pour finir nous expliquerons les raisons de son contrôle ainsi que sa subsistance à l'époque de Plutarque. [...]
[...] Le contrôle des femmes en deuil Les initiateurs de ce contrôle Les limitations du pathos et du luxe dans les cérémonies funéraires III. Les raisons de ce contrôle et son application Pourquoi ces limites concernant les femmes ? Le rôle des gynéconomes et la subsistance des lois de Solon Bibliographie : Sources : Plutarque Vies tome II, Les belles lettres, Paris Ouvrages généraux : Glotz G. Histoire grecque tome PUF, Paris (1ère édition allemande en 1926) Hoffmann G. La culture grecque, Ellipses, Paris Ouvrages spécialisés : Bernard N. [...]
[...] Plutarque n'explique pas vraiment les raisons de ce contrôle mais Nicole Loraux les explique dans son ouvrage Les mères en deuil. Ces lois de Solon normalisant la conduite de femmes athéniennes se situent dans la continuité de son œuvre politique : l'eunomia c'est-à-dire le bon ordre. Il faut savoir que Solon a été appelé à gouverner à Athènes après une grave crise agraire et sociale d'où sa volonté de garder l'ordre intact au sein de la cité. Le deuil des femmes constituerait une menace pour l'ordre civique. [...]
[...] Les lois de Solon concernant les femmes athéniennes se sont perpétuées bien après lui et elles ont été complétées par des législateurs postérieurs. La subsistance des lois de Solon et le rôle des gynéconomes Plutarque explique à la fin du second extrait que les lois de Solon sont toujours appliquées à son époque, c'est-à-dire dans le Ier et IIème siècle de notre ère, ligne 14 La plupart de ces défenses subsistent encore dans nos lois Il indique également que les successeurs de Solon ont enrichi ses lois, on y a même ajouté (ligne 15). [...]
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