Plaidoyer, Eschine, Grèce antique, prostitution, pédérastie, Athènes, Démosthène, Timarque, justice antique, citoyens athéniens, orateur, principe de réciprocité, aitmie
L'éloquence apparaît en Grèce à la fin du Ve siècle comme genre littéraire, tous les orateurs qui ont laissé des traces importantes sont dans la majorité Athéniens. Les discours prononcés se font devant l'Assemblée du peuple qui se réunit quatre fois par an.
Le document étudié est un plaidoyer d'Eschine (390 - 314 av. J.-C.), qui est un orateur athénien, l'adversaire de Démosthène également orateur. Sa famille aurait été ruinée suite à la guerre du Péloponnèse et au régime des Trente (un gouvernement oligarchique composé de trente tyrans qui succède à la démocratie athénienne à la fin de la guerre du Péloponnèse en -404).
[...] En effet seuls les esclaves et les étrangers ont le droit de se prostituer, car ils ne sont pas libres. Eschine tente d'échapper à l'accusation d'avoir trahi les intérêts de la cité, donc si Timarque est reconnu coupable des faits alors il fera partie de la catégorie d'hommes dont les mœurs ne sont pas en accord avec la cité et il ne pourra plus parler à l'Assemblée. Eschine n'aura donc plus d'adversaire et se pose en conscience de la loi, il se lave ainsi de tout soupçon de prévarication. [...]
[...] Le fait d'abandonner la maison et le patrimoine familial donné en héritage, pour se livrer à des activés est un fait qui n'arrange en rien le cas de Timarque, c'est une raison pour faire en sorte que Timarque ne possède plus la citoyenneté. Échines s'appuie sur les débauches de Timarque et son amour pour le luxe qui le pousse à dépenser son patrimoine, De plus, « Mais Timarque subordonnait tout aux plus honteuses voluptés à sa gourmandise, au luxe de ses repas, à ses joueuses de flute, à ses maitresses, au jeu, à toutes les passions enfin qu'ils ne doivent pas avoir prise sur une âme généreuse et libre ». [...]
[...] C'est ce qui ressortait de la loi attique qui interdisait aux hommes d'un certain âge de fréquenter les gymnases. Mais les violations de cette prohibition étaient fréquentes. Dans les représentations (sur les vases les érastes sont représentés avec une barbe ce qui montre leur virilité alors que les éromènes sont imberbes. Pour conclure, Eschine est un “orateur-narrateur”, un “homme d'action”, car lorsqu'il parle il exerce une influence certaine sur son auditoire. À la suite de son discours contre Timarque, Eschine fut acquitté. [...]
[...] Eschine devait avoir dans les quarante-cinq ans lorsqu'il a prononcé son discours, il avoue aimer encore passionnément les garçons. « Je n'ai pas honte, moi qui encombre les gymnases de ma personne, moi qui ai aimé de nombreux jeunes gens, de faire de l'amour pour les éphèbes, un sujet d'opprobre et une cause d'accusatif. » Les éphèbes sont ceux les jeunes garçons qui atteignent la puberté. Le gymnase est le lieu de formation des éphèbes, ils pratiquent l'entraînement nu en effet le mot gymnase vient du grec « gummos » qui signifie nudité, c'est donc un lieu de sociabilité. [...]
[...] Prostituer un adolescent ou offrir à un adolescent de l'argent contre des faveurs sexuelles est sévèrement interdit, puisque cela revient à priver le jeune homme de ses futurs droits civiques. Par conséquent, même s'il est légal, l'exercice de la prostitution est socialement honteux. Il est réservé aux esclaves donc aux non-citoyens. À Athènes, la prostitution pour un citoyen entraîne des conséquences politiques importantes, comme l'atimie c'est-à-dire la perte des droits civiques publics. La prostitution masculine n'est pas illégale. Elle aurait pu être punie de prison, d'amende, mais non : elle entraîne des conséquences politiques. Elle est sanctionnée par la perte des droits civiques. [...]
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