Philippe Gauthier est un des spécialistes des cités grecques, et plus précisément de l'évergétisme durant la période hellénistique. Il publia notamment en 1985 une importante synthèse intitulée Les cités grecques et leurs bienfaiteurs (IVe-Ier siècle av. J.-C.), dans laquelle il aborde de manière systématique et détaillée l'évolution des pratiques évergétiques dans les cités grecques de la fin de la période classique à la période de domination romaine.
L'article qui suit n'est pas tellement une synthèse sur le sujet, mais plutôt une série de remarques sur la question importante des cités dans le monde hellénistique. A travers cet article, Ph. Gauthier tente d'expliquer l'évolution de ces poleis entre la fin de la période classique et l'intervention de plus en plus fréquente des Romains dans les affaires grecques. Il observe que les cités passent d'un système « démocratique » à un système oligarchique largement favorisé par les Romains à partir de la fin du 2e siècle av. J.-C.. Il analyse ensuite les points communs et les dissemblances entre cités.
[...] La démocratie se transforme ainsi dans la plupart des cités en une oligarchie. Enfin, dernière institution : la justice. Dans les communautés restreintes, comme l'étaient la plupart des poleis, où le fossé entre pauvres et «riches était ou apparaissait considérable, les jurys populaires ne fonctionnaient bien qu'en période de relative prospérité et de paix. Dès qu'il y avait une guerre ou une période difficile, l'impartialité de ces jurys était remise en cause, d'où accumulation de procès non jugés ! À la période hellénistique, un phénomène nouveau apparaît (à la fin du IVe siècle) en Asie Mineure et dans les îles : les diadoques et les rois ordonnent et conseillent aux villes sujettes ou dépendantes de faire venir des tribunaux étrangers, des juges venus de cités amies. [...]
[...] Si l'on regarde les institutions et l'histoire politique, les systèmes sont très différents (cités indépendantes ou parfois indépendantes, cités sujettes, vieilles cités et nouvelles créations ) ( une mosaïque de statuts et de situations qu'il faut inventorier Et cependant, les poleis présentaient un certain nombre de liens communs qui faisaient qu'elles se reconnaissaient réciproquement et entretenaient des relations plus ou moins régulières. Il y a d'abord l'expansion d'une langue commune ( la koinè. Ensuite une culture et une éducation commune : la cité hellénistique est inconcevable sans un ou plusieurs gymnases que fréquentent les adolescents jusqu'à l'âge de la trentaine. [...]
[...] Dans les cités hellénistiques, une assemblée du peuple ouverte à tous les citoyens se réunissait régulièrement fois par mois). Elle débat et vote (leurs décisions étaient en général gravées, principale source pour nos historiens). Ces assemblées débattaient le plus communément de l'organisation des fêtes publiques, gestion des revenus et entretien des sanctuaires, examens des comptes, les finances avec le vote des répartitions des revenus, puis la législation. Une ou deux fois par an se tenaient des assemblées électorales (élection des magistrats, adoptions de certains décrets honorifiques Les magistrats étaient élus ou tirés au sort. [...]
[...] Les cités dans le monde hellénistique Si l'on considère leur nombre, la période hellénistique coïncide avec l'âge d'or de la polis (nombreuses fondations par Alexandre et ses diadoques auxquelles s'ajoutent les fondations royales plus tardives). Cette prolifération des cités correspond pour nous à la diversification des sources utiles à l'historien. Mais d'un point de vue qualitatif, la cité hellénistique semble en déclin : sur la scène internationale, ce sont les rois et les romains qui occupent la première place, alors que les cités subissent l'Histoire ( les interventions de plus en plus marquées des rois atteignent les cités dans leur âme et dans leur fonctionnement. [...]
[...] Fiche de lecture : GAUTHIER Les Cités hellénistiques In HANSEN The ancient greek city-state, Copenhague, Commisionner Munksgaard p. 211-231 À propos de cet article Philippe Gauthier est un des spécialistes des cités grecques, et plus précisément de l'évergétisme durant la période hellénistique. Il publia notamment en 1985 une importante synthèse intitulée Les cités grecques et leurs bienfaiteurs (IVème-Ier siècle av. dans laquelle il aborde de manière systématique et détaillée l'évolution des pratiques évergétiques dans les cités grecques de la fin de la période classique à la période de domination romaine. [...]
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