Les élites forment un groupe hétérogène : élites politiques, ecclésiastiques, économiques, intellectuelles. L'aristocratie a constitué les cadres de l'administration impériale. Elle comptait quelques milliers de familles.
Les grandes familles sont issues de l'élite militaire. On peut penser que les empereurs isauriens, puis Michel II et ses descendants ont stabilisé le pouvoir impérial en s'appuyant sur des officiers. En échange, les empereurs leur ont assuré des mariages prestigieux.
On assiste à des carrières rapides grâce au développement de la faveur impériale. Au XIe siècle, on note la montée en puissance des familles à tradition civile, la centralisation de l'aristocratie dans la capitale, l'émergence d'un puissant groupe en Macédoine et la formation de la faction des Comnènes.
Lorsqu'une personne obtient un poste influent, il facilite le recrutement des membres de sa famille. Des dynasties de fonctionnaires arrivent à accaparer certains postes, comme les Xèroi au XIe siècle, dont plusieurs occupèrent la charge de logothète du génikon.
[...] C'était un instrument de pouvoir, car il permettait des distributions aux proches pour entretenir leur fidélité. À partir du XIe siècle, les empereurs eurent leurs propres oikeios ou anthrôpos, qui rappelaient cette position sur leurs sceaux et dans les documents publics qu'ils signaient. Une masse de domestiques (oikétai, douloi) vivaient dans les palais et dépendaient exclusivement de leurs maîtres. Les esclaves (douloi, andrapoda, paides ) constituaient une part importante des domestiques. Des armées privées à Byzance ? Les palais des aristocrates étaient gardés par des serviteurs armés. [...]
[...] Leur position sociale leur permettait de s'emparer frauduleusement de terres au détriment de particuliers ou de l'Etat. Ils pouvaient encore bénéficier de charisticats de monastères impériaux. En contrepartie, les confiscations étaient fréquentes. Beaucoup de puissants ont perdu leurs biens : Basile le parakoimomène et Eustathe Maléïnos sous Basile II, Nicéphoritzès sous Nicéphore Botaneiatès, Alexis Axouch sous Manuel Comnène ou encore Manuel Kamytzès sous Alexis III Ange. Pour stabiliser leur patrimoine, les aristocrates ont souvent fondé des monastères. Ils étaient inaliénables car ils bénéficiaient de la protection accordée aux biens d'Eglise tout en restant dans la famille, puisque le typikon prévoyait que les héritiers en conserveraient la gestion. [...]
[...] Le poids de la fiscalité poussa la population de la Calabre au Xe siècle, celle de Naupacte et celle d'Antioche de Syrie au XIe siècle à s'opposer par les armes aux fonctionnaires du fisc envoyés par Constantinople. Tous ces mouvements ont été réprimés durement. Lors de la crise de la fin du XIe siècle, la Crète et Chypre firent temporairement sécession. Au XIIe siècle, Chypre fit à nouveau sécession sous l'impulsion d'un membre de la famille impériale, Isaac Comnène soutenu par les Chypriotes. De même, Théodore Mankaphas se proclama basileus de Philadelphie en Asie Mineure. [...]
[...] Le mari gérait les biens de sa femme, mais ne pouvait pas les vendre. Les patrimoines restaient dans leurs familles respectives. Les secondes noces étaient tolérées. À chaque génération, le patrimoine était divisé entre les enfants, y compris les filles qui disposent d'une part égale à celles des fils. Cet affaiblissement potentiel du patrimoine devait être compensé par la faveur impériale. Les clientèles Les vastes oikoi facilitaient la concentration de la maison des chefs de famille. A partir du XIe siècle, la haute aristocratie réside quasi exclusivement à Constantinople. [...]
[...] Les mouvements séparatistes Pour qu'un révolté prît la tête d'un mouvement local, il fallait que les habitants de la province aient une certaine conscience de leur manque de solidarité vis-à-vis du centre et qu'ils disposent de moyens financiers et militaires. Le séparatisme ethnique Les populations allogènes étaient situées aux frontières de l'Empire, donc dans des zones sensibles. Nous pouvons citer les révoltes des sclavanies du Péloponnèse au Xe siècle, les révoltes répétées des Bulgares au cours du XIe siècle et les révoltes serbes. La dissidence grecque Des mécontentements, le plus souvent d'origine fiscale, provoquèrent des oppositions armées. [...]
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